Il lui a été demandé de retirer sa milice du mausolée d'Ali et de la transformer en parti politique. La «poudrière» irakienne risque de s'éterniser, tant que les forces de la coalition n'ont pas décidé de transmettre le pouvoir aux Iakiens. La poursuite des combats dans les principales villes chiites, notamment Najaf, Kerbala et Kout, ne ferait qu'exacerber encore davantage les tensions et faucher d'autres victimes civiles. Même la Conférence nationale irakienne qui s'est ouverte dimanche dernier à Bagdad,n'a pas fait l'unanimité au sein du camp chiite, puisqu'à l'ouverture des travaux, près d'une centaine de délégués avaient claqué la porte, estimant que la poursuite des exactions contre la population de Najaf ne permettait pas de tenir la conférence. Par ailleurs, les partis chiites qui participaient à la Conférence nationale, ont été invités hier, par un des principaux conseillers de l'imam Moqtada Sadr, à se retirer. «Les partis chiites, comme le parti Dawa ou le Conseil suprême pour la révolution en Irak, devraient quitter la Conférence nationale», a déclaré Cheikh Ahmed al-Shaibani, sans donner d'autres détails. L'ouverture de la conférence dans la capitale a coïncidé avec la reprise des combats à Najaf après un cessez-le-feu de 36 heures. Cette conférence, censée lancer le processus politique démocratique devant conduire à des élections générales en janvier 2005 en Irak, doit réunir pendant trois jours quelque 1300 délégués venus de toutes les provinces du pays. Les partisans de Moqtada Sadr on été invités par le gouvernement irakien à participer à cette première tentative de vie démocratique, mais l'offre a été rejetée par le dirigeant chiite. Ce qui a amené les initiateurs de la conférence à dépêcher une délégation à Najaf pour rencontrer Moqtada Sadr et lui demander de retirer sa milice du mausolée d'Ali et de la transformer en parti politique «Il existe des critères intangibles dans les pays civilisés, notamment le fait qu'il n'y a pas de place pour des milices armées», a affirmé cheikh Hussein al-Sadr, un religieux chiite de Bagdad, parent de Moqtada Sadr, qui a présenté la résolution de la Conférence nationale. «Nous devons coopérer pour convaincre Moqtada Sadr et les chers frères de l'Armée de Mehdi pour qu'il transforme (leur milice) en parti politique, ou en organisation quelque en soit sa dénomination», a ajouté ce dignitaire religieux qui se trouvait à la tribune. Au moment où la mission de bons offices dépêchée auprès du chef chiite, s'attelait à ramener ce dernier à la raison, les enlèvements se poursuivaient et le décompte macabre continuait à travers les principales villes irakiennes. En effet, deux jeunes Irakiens d'une même famille ont été tués par la chute d'un obus sur leur maison à Baaqouba, au nord de Baghdad. Le même jour, trois gardes nationaux ont été blessés par un engin qui a explosé au passage de leur patrouille. Baaqouba est le théâtre de nombreuses attaques contre l'armée américaine et les forces irakiennes.