Salem Ould Slimane, l'un des plus grands militants de la cause amazighe et qui activait au sein de l'Académie berbère (agraw imazighen) que présidait Bessaoud Mohand Arab est décédé, hier, à l'âge de 85 ans dans son village natal Aït Antar, commune d'Aït Yahia dans la daïra de Aïn El Hammam. L'enterrement aura lieu aujourd'hui à Aït Antar, apprend-on. Le défunt était l'un des militants les plus actifs de l'Académie berbère à Paris, entre 1967 et 1978. Il a été même cité par Bessaoud Mohand Arab dans son livre L'histoire de l'académie berbère, de petites gens pour une grande cause. Salem Ould Slimane a milité pour la langue et culture amazighes aux côtés de nombreux autres figures de proue du combat identitaire amazigh comme Idjekouane Belkacem de Boghni, le chanteur Farid Ali, Hemiche Med Saïd d'Iflissen, Berkouk Ahmed d'Azeffoune, Bounab Mustapha et Aouchiche Mustapaha de Sidi Aich...ainsi que Mohand Ouyahia (Mohia Abdellah), le célèbre dramaturge. Dans l'une des rares interviews accordées à la presse algérienne, il y a quelques années, Salem Ould Slimane a affirmé, concernant son combat au sein de l'Académie berbère: «Moi, je suis resté le même. Je pense que nous avons fait notre devoir. Nous avons fourni des efforts que nous ne pouvons plus fournir aujourd'hui. Et pour reprendre Edith Piaf, je dirai que je ne regrette rien. Les fruits de notre travail sont là, mais j'estime que ce n'est pas assez.» Concernant le combat amazigh après la disparition de l'Académie berbère, le grand militant a souligné: «Je dois dire que nous n'avançons pas assez vite. Pas aussi vite que d'autres peuples tels les Catalans et les Basques. Parce que le Berbère n'a pas de sixième sens. Il n'en a que cinq. Nous avons beaucoup de Berbères milliardaires, mais ils ne dépensent pas un centime pour leur identité. Cependant, cela ne nous empêche pas de continuer le combat jusqu'au bout. Un vrai militant ne baisse pas les bras car il travaille pour un idéal.»