15 mois après la triste nuit du 21 mai 2003, des sinistrés continuent toujours à vivre le calvaire, faute d'une prise en charge qui tarde à se faire jour. Classée dans la catégorie rouge 5, la demeure de M.Chennak Ali, habitant dans une ferme au Gué de Constantine depuis 1965 n'est plus habilitée à héberger ses occupants. Les larmes aux yeux, tracassé par le sort réservé à sa famille, M.Chennak ne sait plus à quel saint se vouer ni à quelle instance se confier. «J'habite actuellement une baraque de fortune que j'ai mise sur pied moi-même, j'ai frappé à toutes les portes, mes doléances sont malheureusement restées lettre morte». En dépit des promesses émises par l'Assemblée populaire du Gué de Constantine, recommandant de prendre en charge effectivement son dossier, les responsables locaux ne cessent de tourner le dos aux requêtes formulées. Pis encore, le concerné a été, en 1996, bénéficiaire d'une décision lui permettant l'acquisition d'un lot de terrain au niveau de la ferme Meknouche Mustapha. Malheureusement, cet arrêté n'a été suivi d'aucune décision approuvant son plein droit sur le terrain. Nonobstant les instructions émises par les pouvoirs publics, allant dans le sens de la prise en charge de tous les sinistrés de la dernière catastrophe naturelle, des citoyens continuent à subir «la négligence des pouvoirs publics». Le mutisme observé jusqu'ici par les autorités locales est de plus en plus «curieux», d'autant que certains gens souffrant du même casse-tête «ont bénéficié récemment d'une autorisation de construire sur des lots de terrain octroyés par les services locaux», raconte M.Chennak d'un air remarquablement déçu. Ce dernier n'a pas hésité à frapper aux portes de toutes les instances concernées. Il affirme avoir saisi le chef de daïra de la localité de sa résidence, le wali d'Alger et le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales. Pour le moment, ses requêtes sont «restées vaines». En attendant, le plaignant ne cesse de clamer à cor et à cri son désespoir dans tous les couloirs des institutions concernées dans l'espoir de trouver une oreille attentive. Par ailleurs, embarrassé par une situation jugée «confuse», le sinistré, pour l'heure, ne demande pas le beurre et l'argent du beurre, mais juste le relogement de sa famille dans un chalet à l'instar des sinistrés.