Un traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage sera prochainement signé entre les deux Républiques. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a été reçu, hier, par son homologue portugais, M.Pedro Santana Lopez. Le volet économique s'est taillé la part du lion des discussions qui ont eu lieu entre les deux hommes. Plusieurs accords de partenariat sont au menu. Il s'agit, essentiellement, de la signature d'un accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements, ainsi que la signature d'un P.V. de la 3e session ministérielle de la commission mixte dont les travaux se dérouleront parallèlement aux activités de M.Ouyahia. Les deux pays veulent donner un coup d'accélérateur au processus de rapprochement, réactivé au début de l'année en cours, lors de la visite du président portugais, M.Jorge Sampaio, à Alger. La présence de Hachemi Djâaboub et Yahia Hamlaoui, respectivement ministre de l'Industrie et ministre délégué chargé de la participation et de la promotion des investissements, renseigne sur la détermination des deux Etats à aller de l'avant en matière de coopération économique. L'Algérie qui ne tardera pas à intégrer l'Organisation mondiale du commerce (OMC), intensifie, ces derniers mois ses contacts avec les grandes puissances économiques mondiales en quête de convaincre les investisseurs étrangers de s'y installer. Après la France, les USA, l'Espagne, l'Italie...qui ont fait montre d'un intéressement certain vis-à-vis du marché national, c'est aux Portugais d'emboîter le pas à cette panoplie d'Etats. Lors du déjeuner qu'il a eu avec un groupe d'hommes d'affaires, le chef du gouvernement a plaidé pour une plus grande participation de l'investissement portugais en indiquant que «le marché algérien est l'un des plus attractifs au monde». Comme il n'a pas manqué de démentir les propos faisant état que l'Algérie n'est pas totalement sortie de la spirale du terrorisme: «L'Algérie qui a vécu le terrorisme connaît une période de stabilité sans pareille depuis l'élection du président Bouteflika». Selon Ouyahia, le pays a pu retrouver, dans le sillage de cette amélioration sécuritaire, «une stabilité macroéconomique» et connaître «une relance économique marquée par un taux de croissance de près de 7% en 2003». D'autre part, le chef de l'Exécutif a évoqué la proximité géographique entre l'Algérie et le Portugal, qui, de surcroît, est renforcée par «la volonté politique» affichée conjointement par les présidents Bouteflika et Sampaio. A cet égard, il a rappelé opportunément la prochaine signature d'un traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage entre les deux Républiques. Les déclarations d'Ouyahia semblent avoir eu des effets positifs immédiats. A se référer aux dires de M.Angelo Correia, président de la Chambre du commerce luso-arabe, les investisseurs portugais seraient disponibles à être présents dans notre pays. Tout en soulignant «le prix fort» payé par l'Algérie «non seulement pour elle, mais aussi pour les pays européens», M.Correia a rappelé que «le Portugal a été l'un des premiers pays à avoir soutenu l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme et dans ses réformes». Avant de regagner Alger, M.Ouyahia sera reçu par le président Jorge Sampaio auquel il remettra un message du président Bouteflika. Il rendra également une visite de «courtoisie» au président de l'Assemblée de la République (Parlement).