Des pourparlers avec le ministère des Affaires religieuses ont été engagés afin d'inclure ce chancre dans les prêches de vendredi. La reprise en main de la situation s'avère nécessaire sachant que les voyants sont au rouge. L'Algérie détient la macabre 4e place mondiale s'agissant des accidents de la route. Elle caracole en tête du peloton tant au niveau arabe que maghrébin. La moyenne d'accidents est de l'ordre de 12 morts et 174 blessés par jour. Ce triste record, elle le doit aux infractions au code de la route enregistrées chaque jour que Dieu fait avec leur lot de décès et de handicaps. Dans l'hémicycle de Ziroud Youcef déserté par ses locataires, les quelques députés qui ont repris le chemin des travées, hier matin, ont pu juger de l'ampleur du désastre occasionnée par ce qu'il convient d'appeler dorénavant «le terrorisme routier». La séance plénière consacrée à la présentation et au débat du projet de loi amendant et complétant la loi 04-01 du 19 août 2001 sur la circulation routière, a été l'occasion pour les parlementaires qui ont à l'unisson, exigé à ce que la nouvelle mouture soit appliquée à la lettre. Ils ont mis en exergue la nécessité d'accompagner les nouvelles mesures par la mise en place d'un dispositif de contrôle et de répression disposant des moyens adéquats pour une meilleure efficacité de la loi. Selon les intervenants, le défaut ne réside pas dans la loi elle-même mais dans son application. Les propositions des députés ont été passées en revue par le ministre des Transports qui a déclaré, non sans une pointe d'amertume à l'issue des débats que son département ne peut oeuvrer seul dans sa démarche d'atténuer le drame qui se produit quotidiennement sur les routes. Il a, a-t-il souligné «besoin de l'ensemble des acteurs de la société pour sensibiliser les gens sur la nécessité d'observer les règles élémentaires». A ce propos il a révélé la mise sur pied d'une commission interministérielle chargée de travailler de concert sur le problème et sur la manière la plus efficiente d'appliquer les mesures coercitives de la présente loi. Il a répliqué à un questionnement du représentant du parti de Louisa Hanoune qui s'interrogeait sur les défaillances relatives au circuit ferroviaire, qu'il reconnaît son impuissance en renvoyant les dysfonctionnements du rail à un écueil financier. Il a expliqué qu'«Il faut 5 milliards de dollars pour la restauration et le renouvellement du réseau ferroviaire». Concernant l'état des routes, il a affirmé que le transport est soutenu par 80% des routes mais que 60% d'entre elles sont dans un état de déliquescence avancée. Beaucoup de taches noires obscurcissent le tableau. Selon le ministre, «l'organisation du transport est l'affaire de tous. La négligence et le manque de civisme ont contribué à compliquer davantage la situation.». Il a annoncé dans la foulée que le renouvellement du parc routier se fera graduellement et que d'ici à 4 ans, on devra aboutir au remplacement des véhicules de 25 places par des véhicules plus appropriés qui répondent aux normes requises. Il a également crié haro sur les importateurs de pièces de rechange qui ramènent des «pièces taiwan». En outre il a fait part de l'élaboration d' études sur l'organisation de la circulation ayant concerné 15 wilayas qui devront toucher l'ensemble du territoire national une fois que le budget leur sera alloué pour la circonstance. Insistant sur la sensibilisation, il dira qu' une vaste campagne sera lancée prochainement en collaboration avec le ministre de l'Education, les services de sécurité et notamment avec le ministre des Affaires religieuses à qui il a expressément demandé d'intégrer le fléau dans les prêches diffusés lors des émissions télévisées et ceux dispensés lors de la prière du vendredi.