Pour l'exercice 2004, les rentrées pétrolières de l'Algérie sont estimées à 30 milliards de dollars. L'invitation, hier, du ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, au forum d'El Moudjahid a été un événement international. Beaucoup d'ambassadeurs et d'experts étrangers n'ont pas raté un rendez-vous qui intervient dans une période où le marché des hydrocarbures polarise tous les regards. Face à une assistance composée essentiellement de représentant de pays consommateurs de pétrole, Chakib Khelil n'a pas été amène avec ceux qui accusent l'Opep d'incapacité à réguler le marché pétrolier. «L'Opep assure environ 40% des besoins mondiaux. La majorité des pays ont atteint leurs capacités extrêmes en termes de production. Cela dit, l'oscillation des prix est à mettre sur le compte des spéculateurs et des grands producteurs en la matière qui peuvent créer un certain équilibre entre l'offre et la demande», a-t-il jugé. Les 250 milliards de dollars qu' a engrangés l'Opep grâce à cette conjoncture particulière, les gains de l'Algérie estimés à 30 milliards de dollars ne constituent, selon le ministre, «qu'une partie infime par rapport à ce que perçoivent les Etats consommateurs des taxes prélevées sur les ventes de ce produit». Ces taxes, telles qu'elles sont chiffrées, sont de l'ordre de «1000 milliards de dollars». Loin des turbulences internationales, Chakib Khelil a tenu à mettre en exergue «la bonne santé du secteur énergétique national». Selon le ministre, l'Algérie peut avoir des réserves en pétrole et en gaz au même niveau que ceux des années 70, pour peu «qu'il y ait un partenariat efficace en exploration». A cet effet, plusieurs centres de recherche seront bientôt opérationnels comme celui d'Oran. Des centres qui feront office d'investissement technologique. Cependant, Khelil a relevé la nécessité de préparer l'après-pétrole en trouvant d'autres sources énergétiques. Aussi, l'intégration de l'Algérie à l'OMC ne serait pas, à en croire le conférencier, une source d'inquiétude. Bien que cette organisation ait exigé la suppression des subventions sur les prix des carburants, il considère que le «pays est capable de réguler le marché interne comme le fait, à titre d'exemple, la Russie». Autrement dit, notre pays n'est pas dans l'obligation d'appliquer une taxe décidée de l'extérieur. En revanche, l'invité d'El Moudjahid a insinué une possible augmentation des prix surtout que tant de raffineries l'exigent. L'autre garantie du ministre est relative à la demande d'énergie en hiver. «On n'a jamais connu un problème de production. Les délestages qui s'effectuent de temps à autre sont principalement dûs à l'imprévisibilité des conditions climatiques», a t-il soutenu. Avec l'amélioration de la maintenance des installations électriques qui est du ressort du Sonelgaz, l'orateur croit que cette problématique «sera définitivement dépassée d'autant que plusieurs centrales électriques seront prochainement mises en service». Quant à la reconstruction de l'usine de Skikda qui a été touchée par un sinistre majeur en janvier de l'année en cours, le soin a été laissé à l'un des responsables du département de l'Energie et des Mines de s'en expliquer. Ayant suivi le cheminement qu'a pris cette affaire depuis huit mois maintenant, il a indiqué que la présentation du rapport de la commission d'enquête se fera à la fin de ce mois de septembre. Il ne restera ensuite que l'aval des réassureurs étrangers -ce sont eux qui gèrent 90% des risques de l'usine- qui devraient verser 500 millions de dollars de remboursement. Commentant cet état de fait, ledit responsable voit une «grande avancée» arguant de la «célérité» avec laquelle le gouvernement a pris la question en main. «Généralement ce genre d'affaires ne peut être résolu avant 18 mois», s'est-il vanté. S'agissant de l'explosion, d'hier, au niveau de l'un des gazoducs du Sud, Khelil a démenti les informations faisant état de dégâts humains. «Il n'y a pas eu de blessés; l'incident s'est produit dans une zone déserte», a-t-il confirmé.