«Nous travaillons exclusivement avec les commissions de wilaya qui sont en relation directe avec la base militante.» Le 8e congrès du Front de libération nationale (FLN) qui devra, selon les estimations des «redresseurs», mettre un terme à la crise dans laquelle le parti s'est embourbé, se tiendra, soit durant la première quinzaine du mois d'octobre ou celle de décembre. C'est du moins ce que nous apprend le ministre du Travail, M.Tayeb Louh, en marge de la cérémonie d'installation du conseil national d'hygiène et de sécurité et de médecine du travail. Ce dernier qui demeure l'une des figures de proue des redresseurs, a laissé entendre que les commissions de wilayas travaillent d'arrache-pied afin de parachever leurs travaux qui seront remis, dans les tout prochains jours, à la commission nationale. «Nous travaillons exclusivement avec les commissions de wilaya qui sont en relation directe avec la base militante», déclare M.Louh qui, en guise de précision, a fait savoir aussi que «les anciennes structures du parti» sont définitivement «exclues» de la piste. En s'appuyant sur les déclarations de Tayeb Louh, la mésentente est bel et bien établie entre le ministre du Travail ainsi que certains de ses collègues «redresseurs» d'une part, et M.Abdelkrim Abada, coordinateur national chargé de la gestion des affaires du FLN d'autre part. Effectivement, ce qui s'est passé lors de la dernière journée parlementaire du FLN, tenue à la salle El Mougar, est plus explicite. «Les redresseurs», à leur tête, M.Amar Tou, ministre de la Poste, ont contesté la présence de M.Abada sur la tribune officielle à côté d'Abdelaziz Belkhadem. Du fait, alors que l'on table sur une réunification proche des rangs de l'ex-parti unique, voilà que le conflit opposant l'aile des redresseurs à celle des «pro-Benflis», se matérialise et persiste. Cela, en dépit des mises en garde et des assurances brandies par Belkhadem, président de la commission nationale préparatoire du 8e congrès. Ainsi, les luttes intestines entre les militants du FLN se confirment à la faveur des déclarations faites hier par M.Tayeb Louh, l'un des redresseurs acharnés et néanmoins membre de la commission nationale préparatoire du congrès «réunificateur». «Nous considérons que les anciennes structures du parti», celles issues évidemment du 8e congrès, sont «illégitimes», ajoute le ministre du Travail. Un discours qui va sans doute susciter le courroux des «pro-Benflis» à commencer par Abdelkrim Abada. Puisqu'il s'agit de lui, certaines parties influentes au sein du FLN estiment que sa mission «se limite à expédier les affaires courantes du parti en attendant le congrès». Est-ce le retour à la case départ? La situation au sein des mouhafadhas est, apparemment, plus délicate que jamais et ce, en tenant compte de la guéguerre sans relâche que se livrent les militants des deux ailes. Sur l'avancement des préparations du 8e congrès, Tayeb Louh a fait savoir que les commissions s'apprêtent à finaliser leurs rapports qui seront remis dans un futur proche à la commission nationale. «Le congrès en question ne pourra se tenir avant le mois de Ramadan. Car, après la remise de ces rapports, la commission nationale fera l'étude de chacun d'eux». En définitive, en s'exprimant en tant que membre de la commission nationale préparatoire du 8e congrès, M.Louh voulait éviter, selon lui, des fausses interprétations. Cependant, en s'attaquant aux «anciennes structures du FLN», notre interlocuteur a révélé que les luttes intestines entre les militants du parti sont une réalité indéniable.