Depuis l'annonce de son amendement, le code de la famille n'a de cesse d'être au centre des controverses. Cet état de fait n'a pas laissé Me Ali Yahia Abdenour dans l'indifférence. Dans une contribution parvenue à notre rédaction, le président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme, estime que la résistance que rencontre cette réforme fait reculer le pouvoir. D'autant que devant les fléaux qui frappent la société, la famille apparaît comme «une valeur-refuge, le ciment de la société.» A se fier au président de la Laddh, «c'est le poids de la tradition qui a transformé le débat sur le statut de la femme, en querelle, en polémique et en affrontements.» Tout en citant les aspects positifs de cette société traditionnelle, conçue autour du religieux, Maître Ali Yahia Abdenour soutient que les Algériens doivent néanmoins épouser leur temps, celui du XXIe siècle. «La tradition ne doit pas être transformée en idéologie, où l'avenir puise sa nourriture. Le XXIe siècle sera celui de la tradition et de la modernité.» Pour l'auteur de cette contribution, la réforme du code de la famille «réclame dans son approche science et conscience, modestie et prudence, compréhension et tolérance». Ainsi, le rôle, aussi bien de l'homme politique que celui du théoricien politique est de «trouver les faiblesses du code de la famille, les mettre à découvert, les analyser et s'instruire. Il faut comprendre et suivre le débat qui a lieu au sein du pouvoir, de ses alliés et ralliés, mais il ne faut rien espérer de positif, car il donne raison non pas à ceux qui présentent les meilleurs arguments, mais à ceux qui crient le plus fort.» Aussi, le président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme, estime qu'il est temps d'instaurer l'égalité entre l'homme et la femme. «La femme n'est pas la moitié de l'homme mais un être entier. Ses performances intellectuelles sont égales à celles de l'homme. La matière grise n'a pas de sexe. La femme n'est ni supérieure ni inférieure à l'homme mais son égale qui sait le soutenir et le réconforter.» En ce sens Maître Ali Yahia Abdenour a souligné que le problème de la femme est devenu une question majeure de la société et du débat politique. Par ailleurs, le président de la Laddh estime qu'au lieu d'encourager la polygamie, il vaudra mieux lutter contre le chômage et veiller à la construction du logement social.