Le président iranien Hassan Rohani a souligné hier la nécessité de «libérer» l'économie iranienne des sanctions internationales frappant son pays, soulignant qu'elles sont synonymes d'occupation du «secteur pétrolier» mais aussi «des banques et des relations bancaires». «Nous devons joindre nos mains et libérer notre territoire économique qui a été occupé injustement par les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) et le Conseil de sécurité de l'ONU» a déclaré M.Rohani lors d'un discours diffusé par la télévision d'Etat. Le Conseil de sécurité a adopté entre 2006 et 2010 six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, contre les programmes nucléaire et balistique de l'Iran. Soupçonné de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire controversé, Téhéran rejette ces accusations sans fondement et affirme que ses activités nucléaires sont à caractère civil. Depuis 2012, les Etats-Unis et l'Union européenne appliquent également une série de sanctions unilatérales qui visent plus particulièrement les secteurs énergétique et bancaire du pays. Les exportations pétrolières iraniennes ont chuté de plus de la moitié, passant de plus 2,2 millions de barils par jour à environ 1,3 mbj, et l'Iran est écarté du réseau mondial de transactions bancaires SWIFT. M. Rohani a, dans son discours, souligné «Nous ne pouvons pas envoyer ou recevoir de l'argent. C'est comme si on empêchait le sang de circuler dans (nos) veines», a-t-il dit, s'exprimant à l'occasion du 33e anniversaire de la libération de la ville iranienne de Khorramshahr, une victoire de la guerre Iran-Irak (1980-88). L'Iran espère que ses exportations de pétrole brut retrouveront leur niveau d'avant les sanctions dans un délai de trois mois à compter d'un accord définitif sur le programme nucléaire de Téhéran, a déclaré récemment le vice-ministre iranien du Pétrole Rokneddin Javadi. «Nous espérons pouvoir retrouver le niveau d'exportations que nous avions avant les sanctions», a-t-il indiqué à l'agence Reuters en marge d'une conférence à Kuala Lumpur. «Oui, 2,5 millions (de barils par jour), environ», a-t-il insisté. L'Iran et le groupe 5+1 des grandes puissances tentent depuis plus de 20 mois de négocier un accord qui garantirait le caractère uniquement pacifique du programme nucléaire de Téhéran et lèverait en contrepartie les sanctions internationales. Ils ont conclu le 2 avril un accord-cadre ouvrant la voie à un accord final d'ici au 30 juin. L'accord d'étape conclu à Lausanne donne aux négociateurs jusqu'au 30 juin pour parvenir à un accord définitif qui ouvrirait la voie à une levée des sanctions pesant sur Téhéran. Ces sanctions ont eu pour effet de diminuer de plus de moitié les exportations iraniennes de brut depuis 2012, à environ un million de barils par jour, à destination principalement du marché asiatique. Une séance de discussions entre les experts politiques et techniques des deux parties pour rédiger le texte s'est terminée vendredi à Vienne et les négociations doivent reprendre demain dans la capitale autrichienne.