Le peuple sahraoui se bat toujours pour sa liberté La question sahraouie sera au coeur des débats de la conférence internationale qui lui est dédiée et qui se tiendra du 2 au 4 juin dans la capitale nigériane. Le dossier du Sahara occidental sera rouvert pour accélérer le cours de l'histoire et mettre fin à plus de quarante années de colonisation marocaine. Autant de plaies béantes qui restent à cicatriser, à commencer par la question du respect des droits de l'homme qui reste centrale pour la résolution de ce conflit. Les condamnations sans appel des associations internationales de défense des droits de l'homme (Amnesty International, Human Rights Watch, la Fondation Kennedy...) n'ont pas réussi faire reculer le Maroc qui fait preuve d'une férocité sans bornes à l'égard des populations civiles sahraouies. Un mandat d'arrêt international a même été lancé par un juge espagnol contre au moins 12 hauts fonctionnaires marocains, dont un colonel de la Gendarmerie royale, pour faits de génocide». Il sera une nouvelle fois convoqué à la barre. Des militants sahraouis des droits de l'homme seront présents à ce rendez-vous «pour témoigner des violations multiples, massives et répétées des droits de l'homme perpétrées par le régime marocain qui occupe et colonise le Sahara occidental». Plus de 600 participants sont attendus pour débattre de plusieurs thématiques relatives à la colonisation marocaine du Sahara occidental et seront là pour les écouter. Cette conférence internationale réunira des universitaires, des acteurs de la société civile, des ONG et des comités de solidarité avec le peuple sahraoui d'Afrique, d'Europe et des Amériques. L'Algérie sera présente à cet événement à travers une délégation composée de membres du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), d'ONG nationales et d'enseignants universitaires. «Le cheminement de la solution pacifique pour la décolonisation du Sahara occidental», «l'Afrique et la décolonisation du Sahara occidental», «les problématiques des violations des droits de l'homme, du mur de séparation et la spoliation des ressources naturelles du Sahara occidental», «l'avenir du Maghreb arabe, la sécurité au Sahel et la décolonisation du Sahara occidental», et «l'université de Tifariti et le rôle du réseau international des universités dans la solidarité avec la lutte du peuple sahraoui» sont autant de thèmes qui seront abordés lors des différentes interventions. «Une déclaration finale relative à la nature du conflit du Sahara occidental, aux responsabilités évidentes qui échoient de façon claire à l'Espagne, à l'ONU et à l'Union africaine, dénonçant la complicité criminelle de certains Etats avec le Maroc dans son entreprise de colonisation» sanctionnera la fin de ce sommet international, souligne une dépêche de l'APS datée d'hier. Ce sommet international a déjà un soutien de poids: le nouveau président nigérian dont le pays abrite cette rencontre de premier plan. «Le Nigeria à travers son histoire de soutien aux peuples et aux mouvements de libération en Afrique, ne ménagera aucun effort en vue d'assurer le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à la liberté» a affirmé Muhammadu Buhari, qui recevait le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Oumar à Abuja, à l'occasion de son investiture à la tête du Nigeria. L'Union africaine avait lancé un appel dans le même sens il y a à peine une semaine. «C'est le dernier avant-poste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé dans l'accomplissement de la vision des pères fondateurs, à lutter pour une Afrique pleinement indépendante et souveraine», avait déclaré Robert Mugabe, président du Zimbabwe et président en exercice de l'Union africaine, lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA).