«Nous estimons avoir accordé tous les délais nécessaires. Il est donc temps de réagir afin de faire valoir nos droits». Au moment où le mouvement de grève déclenché, il y a quelques jours, par la Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fnts) bat son plein, un autre débrayage pointe à l'horizon à la faveur du conflit opposant le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (Snmasm) au ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Santé. En effet, le Conseil national du Snmasm, qui se tiendra à Annaba le 13 du mois en cours, statuera éventuellement sur l'option de la grève si jamais, dit-on, «les instances concernées ne décident pas de réagir concrètement» aux doléances énoncées par les maîtres assistants en sciences médicales. «Devant le constat d'échec des négociations avec nos deux tutelles», le ministère de la Santé et le département de l'Enseignement supérieur en l'occurrence, «notre syndicat est contraint de réagir fermement» atteste Dr Boubzari Rédha, président du Snmasm, lors d'un point de presse tenu, hier au CHU Mustapha Bacha. Sur le volet université, les maîtres assistants relèvent un manque flagrant en matière d'encadrement pédagogique. Devant cette situation de crise, même si M.Harraoubia reconnaît l'insuffisance du corps des enseignants encadreurs, son département s'est mis à la mode d'un silence «curieux». La mesure portant recrutement d'enseignants étrangers, avancée antérieurement par M.Rachid Harraoubia, a été négativement perçue par les enseignants du Snmasm. «Il fallait plutôt faire appel aux diplômés sans emploi et débloquer le système de la progression universitaire», réplique le conférencier. Les revendications que le Syndicat des maîtres assistants de médecine ont voulu faire admettre aux pouvoirs publics, n'ont, apparemment, pas été prises en charge. Les résolutions adoptées par les deux ministères sus-cités, il y a de cela environs deux ans, ont été «renvoyées aux calendes grecques». En d'autres termes, l'orateur estime qu'aucune décision n'a été émise afin de mettre en application les initiatives sélectionnées. «Nous estimons avoir accordé tous les délais nécessaires. Il est donc temps de réagir afin de faire valoir nos droits», ajoute le Dr.Boubzari, tout en insistant sur la nécessité de résorber le problème de la couverture pédagogique. Les structures sanitaires mises à la disposition des enseignants et des étudiants «ne répondent plus aux normes admises», juge l'orateur. Il est donc «temps que le ministère prenne ses responsabilités et défende les structures de l'Etat». Des revendications d'ordre salarial figurent aussi dans le cahier des doléances du Snmasm. Ce dernier exige que l'indemnité hospitalière soit revue à la hausse pour être à la même hauteur que celle des spécialistes de la santé. Dans le même sillage, les maîtres assistants de médecine jugent que la prime de performance, maintenue pour rappel à 30%, a été «arbitrairement fixée par le ministère».