Le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient, M.William Burns, a été très clair, jeudi dernier, à partir de la capitale marocaine. «Les Etats-Unis restent attachés à l'application des résolutions de l'ONU pour résoudre le conflit du Sahara occidental», en soulignant dans le même ordre d'idée que son pays soutient les efforts du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et son représentant personnel, M. Alvaro de Soto pour faire avancer les choses dans ce dossier. Voilà en quelques mots une déclaration qui ne devrait pas faire plaisir aux dirigeants marocains, qui ont utilisé tous les «subterfuges» imaginables pour impliquer directement l'Algérie dans le conflit du Sahara occidental. Avant M.Burns, c'est l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, M.James Baker, qui a réitéré «son espoir de voir le peuple sahraoui disposer de son droit à l'autodétermination». L'ancien représentant de Kofi Annan n'a pas caché son espoir de voir un jour une solution politique consensuelle à même de régler ce conflit en accordant au peuple du Sahara occidental le droit à l'autodétermination. A quelques jours de l'examen par le Conseil de sécurité de l'ONU de l'éventualité de la prorogation du délai de la Minurso sur la base du rapport de M.Alvaro de Soto, le royaume chérifien multiplie les attaques, par le biais de ses «suppôts» contre notre pays. Pathétique la démarche marocaine qui consiste à montrer du doigt à chaque fois l'Algérie comme étant Satan, après avoir appliqué la même méthode au nord avec l'Espagne, au sud-est avec la Mauritanie, à l'est avec des fantômes venus de l'Atlantique. Bref, le Maroc voit des ennemis partout. Le peuple marocain, les petites gens humbles et déshéritées de Fès, Oujda, Nador et les contrées les plus enclavées du Maroc, devraient comprendre que le royaume en inventant des ennemis qui n'existent que dans les esprits tordus des sujets du Roi, ne visent réellement qu'à essayer de protéger le trône car le vent de la colère souffle depuis quelque temps au sein de la société marocaine frappée par la misère à tous les niveaux. Dans une récente émission de la chaîne qatarie Al Jazeera, un homme politique marocain, qui n'a de politique que le nom, soutenait devant les téléspectateurs avec une haine viscérale inouïe que l'Algérie voulait affaiblir le Maroc. Il faudrait d'abord que le Maroc soit une puissance pour qu'un pays voisin ou autre, pour des considérations hégémonistes, veuille s'y intéresser. Il faudrait encore plus de cannabis marocain au peuple algérien et au monde entier pour nous faire croire que le Maroc est une puissance régionale ou une puissance tout court. Le royaume chérifien devrait se conformer aux résolutions de l'ONU et s'occuper davantage de ses citoyens frappés par la misère quotidienne, et qui risquent de basculer dans le terrorisme d'autant plus qu'Al Qaîda, d'Oussama Ben Laden, y est bien implantée. Le rapport 2004 de Transparency International, qui a classé le Maroc à la 77e position, indique que ce pays reste toujours classé parmi les pays où la corruption est très présente dans les circuits administratifs de la société en général. Voilà un «fléau» qui devrait mobiliser les énergies du royaume pour instaurer une société saine, au lieu d'inventer des ennemis qui n'existent que dans le jeu dangereux fabriqué de toutes pièces par les «sujets» d'un Roi, coupé semble-t-il de la réalité.