Le dispositif prévoit le traitement de plus de 4 millions d'hectares d'ici à 2005. La lutte contre l'invasion des criquets s'est transformée en guerre aérienne. Pour les besoin de cette bataille, le gouvernement a mis au service du ministère de l'Agriculture, une véritable machine de guerre. 48 avions ont été affrétés par la Compagnie nationale de transport aérien Tassili Airlines, filiale de Sonatrach, dont 20 sont prêts à attaquer à la moindre alerte. Le restant de la flotte sera opérationnel d'ici le 30 novembre prochain. «Le choix de cette compagnie a été délibérément fait par la chefferie du gouvernement suite à la demande officielle du ministère de l'Agriculture à ce que ce module soit pris en charge par des professionnels» a déclaré, jeudi, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Abdeslam Chelghoum, dans un conférence de presse animée au siège de son département. Le responsable du ministère s'est réjoui de «ce choix juste, efficace et applaudi par le ministère» puisque selon lui, « ce sont les moyens aériens qui ont fait défaut lors de la campagne de lutte menée depuis l'année dernière avec seulement 8 avions de la compagnie française Mider». «Cet arsenal est en mesure de traiter une superficie de 8 millions d'hectares» a ajouté le même responsable. La commission ad hoc pour la lutte contre l'invasion des criquets pèlerins présidée par le chef du gouvernement, a refusé l'offre de la compagnie française Savilor, selon M.Chelghoun qui précise «cette compagnie intervient toujours dans cette opération, selon les sollicitations de Tassili Airlines». L'Algérie n'est pas à sa première expérience aérienne dans la lutte contre les criquets. Durant l'invasion de 1987, 1988, l'opération a été pilotée par Air Algérie avec pas moins de 52 avions. S'agissant de la situation sur le terrain, les essaims de criquets pèlerins ont regagné, il y a quelques jours, le sud du pays, dont une partie est remontée vers le nord. «Ils ont traversé ces derniers jours les premiers et seconds fronts du dispositif de lutte antiacridienne et ont atteint la wilaya de Aïn Defla dans le nord du pays», a signalé le conférencier. Actuellement, 13 wilayas sont touchées selon le responsable du ministère de l'Agriculture qui s'est montré plutôt rassurant en écartant tout danger sur les cultures: «Environ 95% de ces essaims ont été détruits dans les régions du sud et seulement 5% ont gagné les départements situés plus au nord, ce sont des populations égarées» a-t-il indiqué. Cependant, la crainte des spécialistes est que ces «essaims égarés» puissent trouver des lieux de reproduction dans les oueds et les espaces verts. «95.000 ha ont été infestés en Algérie depuis l'été dernier contre 400.000 ha au Maroc où la situation est beaucoup plus grave» a indiqué de son côté le responsable de la cellule de crise au ministère de l'Agriculture, Sid Ali Moumène. Depuis l'apparition de la menace acridienne en février dernier, en Algérie, 2,6 millions d'hectares ont été traités par les services du ministère de l'Agriculture. Le dispositif prévu pour 2004-2005 prévoit le traitement de 700.000 hectares au cours de la phase automnale et de 3,8 millions d'hectares durant la phase printanière de 2005, à raison de 130.000 hectares/ jour.