80.000 personnes, 250 véhicules, 1090 appareils de traitement, ainsi que 36 avions sont mobilisés. La lutte contre l'invasion des criquets pèlerins en Algérie s'annonce des plus ardues mais demeure tout de même maîtrisable. «On va gagner la bataille comme c'était le cas l'année dernière. Nos agriculteurs peuvent entamer la saison sans appréhension. Néanmoins, cela ne signifie pas que nous allons diminuer de notre force de frappe», a déclaré le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et président de la cellule de crise chargée de la lutte antiacridienne, M.Chelghoum. Intervenant hier lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère de l'Agricu-lture et du Développement rural, M.Chelghoum a tenu à affirmer que l'Algérie a mis tous les moyens nécessaires pour lutter contre ce fléau dévastateur. En termes financiers, l'Algérie a débloqué une enveloppe budgétaire de 6,5 milliards de dinars. Ce chiffre est prévu à la hausse à mesure de l'ampleur que pourra prendre le phénomène. Concernant les moyens humains et matériels mobilisés, pour la phase automnale 2004, il y a lieu de citer la mobilisation de quelque 80.000 personnes, 250 véhicules de surveillance, 1090 appareils de traitement, ainsi que 36 avions dont 2 pour la prospection aérienne. Ce nombre va sensiblement augmenter pour atteindre 48 aéronefs au mois de février prochain. Jusqu'au 25 novembre 2004, les différents services assurant cette opération, à savoir les ministères de l'Agriculture, de l'Environnement, de la Santé ont traité 751 259 hectares infestés. «L'opération s'intensifie progressivement, la capacité de traitement est arrivée à 30.000 hectares par jour contre 27.000 h/j au début de mois en cours et 15.000 h/j au mois d'octobre. Pour la phase printanière, la capacité théorique de traitement passera à 350.000h/j, dont 48.000 hectares seront traités par voie aérienne», a déclaré M.Chelghoum qui a précisé par ailleurs que les wilayas du sud-ouest du pays sont les plus concernées par ces opérations. Il a cité à cet effet les wilayas, dites du premier front Adrar, Tindouf, El Oued et Tamanrasset. Pour les mois à venir, l'on prévoit la poursuite des infiltrations par les frontières ouest avec une baisse dès la 1ère décade de décembre, et ce, vu les conditions climatiques qui tendent progressivement à la fraîcheur. Chose qui contribuera efficacement à stopper cette invasion pour reprendre son cours dès la fin janvier et début février 2005. «Ce mouvement massif, en direction de l'Algérie, remarque M.Chelghoum, proviendra de la Mauritanie, du Sahara occidental et du Maroc.» En outre, les pays comme la Mauritanie et le Sahara occidental ont été sérieusement touchés par ce fléau qui menace de plus en plus, notamment sur cette bande ouest de l'Afrique, et ce, en raison des conditions météorologiques favorables pour la reproduction des criquets pèlerins. A ce niveau, l'on parle d'une sérieuse crise alimentaire qui va être à l'origine d'un exode massif des populations vers les pays du nord. Par ailleurs, dans les régions occidentales de l'Afrique et durant la phase automnale de l'année en cours, on a enregistré 5,8 millions d'hectares infestés. On compte parmi ce nombre, 4,3 millions d'hectares traités dont 1,5 million d'hectares au Maroc. Au sujet de la contribution de l'Algérie, le conférencier a déclaré qu' «en phase automno-hivernale, l'Algérie a mobilisé 48 équipes spécialisées dans le traitement et la prospection et ce à travers les sept pays du Sahel que sont le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Sahara occidental, le Tchad, le Burkina Faso et la Zambie. On a contribué aussi avec un don de 125 000 litres de pesticides, 700 appareils de traitement et 700 kits de protection sanitaire», informe M.Chelghoum. Quant aux dons internationaux, le conférencier a indiqué que l'appel d'Alger, lancé à travers la FAO en direction des pays donateurs, n'a pas eu l'effet escompté. «Jusqu'à présent nous avons reçu moins de 30 millions de dollars, alors que le traitement des superficies infestées nécessite au moins 300 millions de dollars» a-t-il conclu.