La principale coalition indépendantiste en Catalogne s'est dit hier en mesure de lancer le processus qui doit mener la riche région du nord-est de l'Espagne vers l'indépendance en 2017, après sa victoire aux élections régionales. «Le message (des électeurs) est clair. Nous avons la majorité qui légitime totalement le fait d'initier le processus», a dit Raul Romeva, tête de liste de la coalition «Ensemble pour le oui», au lendemain des régionales qui donnent la majorité absolue au Parlement aux deux listes indépendantistes mais avec seulement 47,8% des suffrages. «Si l'on voulait compter les voix pour le oui et pour le non, la solution était très facile. Cela s'appelle un référendum, si quelqu'un avait voulu un référendum, il aurait fallu le faire», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Barcelone. Le gouvernement de Madrid s'est opposé à la tenue d'un référendum. M.Romeva a précisé être disposé au «dialogue» sur le mandat qui leur a été confié par les Catalans, c'est-à-dire uniquement sur la manière d'atteindre l'indépendance. A Madrid, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a répété hier qu'il ne discuterait pas de la fin de l'unité de l'Espagne. Le président sortant catalan, l'indépendantiste Artur Mas, a de son côté dû répondre à plusieurs questions sur son rôle au sein de la coalition alors que des appels à son départ se multiplient dans le camp du non. La question n'est pas sans importance alors que la CUP, l'autre liste indépendantiste qui doit en principe s'allier à «Junts pel si» pour former une majorité parlementaire stable, a dit à plusieurs reprises qu'elle refuserait d'investir un exécutif dirigé par le président sortant. M.Mas s'est référé au programme de la coalition, qui prévoit qu'il reste président. Junts pel Si et la CUP ont affirmé hier qu'ils allaient démarrer un «round» de contacts afin de s'accorder en vue de former cette majorité. La Candidature d'unité populaire (CUP, extrême gauche), exige, outre la sortie de M.Mas, un «plan d'urgence sociale».