La visite du président d'Interpol «permettra de renforcer la coopération et l'échange d'informations et de méthodes de travail». La coopération policière dans le domaine de la lutte antiterroriste et le crime organisé a été au centre des discussions entre le président d'Interpol, M.Jackie Selebi et les responsables algériens. Hier, l'hôte de l'Algérie s'est rendu à la direction générale de la police judiciaire, à Chevalley où il a visité les différents laboratoires de la sous-direction de la police scientifique, dotés d'équipements de pointe. Ce qui a d'ailleurs, «impressionné», M.Selebi qui a reçu des explications exhaustives de la part des ingénieurs et des techniciens de ces structures. Le laboratoire d'analyses ADN récemment inauguré, ainsi que les laboratoires de chimie organique et d'expertise balistique ont été tour à tour inspectés par le président d'Interpol. Au niveau du laboratoire de biochimie organique, le patron d'Interpol a reçu des explications sur l'adaptation de la police scientifique algérienne avec les incidences des évènements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ainsi la lutte contre la subversion à l'Anthrax, en d'autres termes le bioterrorisme a été l'une des nouvelles spécialités maîtrisées par la police algérienne. D'après le responsable de la police criminelle, près de 65 lettres contenant une matière blanchâtre ont été expertisées, sur demande d'institutions publiques et d'individus qui suspectaient une attaque à l'Anthrax. Par ailleurs, des explications à donner des sueurs froides ont été fournies à M.Selebi, concernant les systèmes de mise à feu et les engins explosifs artisanaux, développés par les terroristes au cours de la dernière décennie. Elu lors du dernier sommet de Cancun, au Mexique, pour un mandat de 3 ans, le nouveau président d'Interpol qui doit assister, aujourd'hui aux côtés du chef de l'Etat à Hassi Bahbah, aux manoeuvres de destruction de mines antipersonnel, a déjà occupé le poste de président de l'organisation internationale pour l'interdiction des explosifs. Au chapitre de la lutte antiterroriste, le président d'Interpol a visité le fichier automatisé de recherche criminelle qui possède une base de données de près de 470.000 images. Un fonds à exploiter par Interpol, par le biais de ses bureaux implantés à travers 182 pays dans le monde. En outre, en marge de la tournée de M. Selebi, à l'intérieur des locaux de la police scientifique, le commissaire divisionnaire et directeur de la police judiciaire, M. Mohamed Issouli a estimé que la visite du président d'Interpol «permettra de renforcer la coopération et l'échange d'informations et de méthodes de travail». A une question de savoir quel est le nombre d'Algériens qui font l'objet de mandats d'arrêt internationaux, notre interlocuteur, ne pouvant être précis a estimé ce nombre à une centaine, entre personnes poursuivies pour terrorisme et d'autres pour crimes économiques. Une information qui sera par la suite confirmée, par le chef du bureau d'Interpol à Alger, M.Farid Bencheikh. En effet, d'après ce responsable, 140 Algériens font l'objet de mandats d'arrêt internationaux. Ces derniers sont émis aussi bien par les autorités algériennes que par des pays étrangers. Il concernent pour la plupart, des personnes condamnées par la justice algérienne dans des affaires de terrorisme. Jusqu'à présent, poursuit M.Bencheikh, une centaine de mandats d'arrêt internationaux ont été émis et adressés aux pays d'accueil des individus incriminés. En matière d'échange d'informations avec les différentes polices du monde M.Bencheikh fera état de 30 à 40 demandes de renseignement, concernant des suspects algériens, reçues quotidiennement par les services du bureau d'Interpol à Alger. En somme, la visite de M.Selebi en Algérie lui a permis de constater de visu les progrès enregistrés par la police algérienne au cours de ces dernières années et surtout l'expérience acquise en matière de lutte antiterroriste. «Nous vaincrons le crime organisé sous toutes ses formes», écrit-il dans le livre d'or de la direction générale de la police judiciaire. Cependant, l'hôte de l'Algérie a éludé à plusieurs reprises la question ayant trait au nombre d'Algériens faisant l'objet de mandats d'arrêt internationaux.