Netanyahu veut faire plus que Sharon L'Etat voyou de Benjamin Netanyahu ne cache pas sa stratégie qui consiste à grignoter de jour en jour une partie du territoire palestinien pour le judaïser. La colère des Palestiniens ne faiblit pas, malgré toutes les tentatives du gouvernement Netanyahu pour étouffer au plus vite une révolte dont il craint qu'elle ne conduise à une troisième Intifadha. Le Conseil de sécurité de l'ONU a finalement tenu hier matin une réunion d'urgence sur la situation à El Qods et dans les territoires palestiniens, ont indiqué des diplomates, une réunion réclamée par la Jordanie, membre du Conseil. Quant aux groupes palestiniens, ils avaient tous appelé à manifester pour un ́ ́vendredi de la révolution ́ ́ en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, après la prière hebdomadaire, sans attendre une quelconque décision du Conseil de sécurité soumis au veto inconditionnel des Etats-Unis lorsqu'il s'agit de pointer du doigt Israël... Néanmoins, le groupe des pays arabes à l'ONU avait tenu une réunion jeudi au terme de laquelle il avait désigné la Jordanie, seul pays arabe membre du Conseil pour demander l'inscription de leur doléance à l'ordre du jour. La Cisjordanie occupée et El Qods-Est, terres palestiniennes occupée par Israël, sont secouées depuis le 1er octobre par des heurts entre des jeunes lanceurs de pierres et l'armée sioniste secondée par les colons israéliens, tirant à balles réelles sur des enfants munis de pierres dans l'intention avérée de provoquer une troisième Intifadha. L'Etat voyou de Benjamin Netanyahu ne cache pas sa stratégie qui consiste à grignoter de jour en jour une partie du territoire palestinien pour le judaïser totalement grâce aux implantations, éliminant au passage des centaines de jeunes Palestiniens et préparant par là même l'annexion de l'esplanade des Mosquées où la menace sioniste est la plus pressante, comme en témoigne le diktat imposé aux fidèles musulmans à chaque vendredi. En effet, la police israélienne a annoncé jeudi soir que seuls les hommes de plus de 40 ans seront autorisés à pénétrer pour la prière du vendredi dans l'esplanade des Mosquées, à El Qods-Est, ́ ́dans le cadre des mesures destinées à empêcher toute attaque terroriste ́ ́. Pince sans rire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est redit prêt à rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. Les violences ont fait 32 morts, dont plusieurs auteurs d'attentats, et des centaines de blessés côté palestinien, ainsi que sept morts et des dizaines de blessés côté israélien. Elles se sont étendues le 9 octobre, après la prière hebdomadaire précisément, à la bande de Ghaza, coupée géographiquement de la Cisjordanie par le territoire israélien, et cadenassée par les blocus israélien et égyptien. Hier, un Palestinien a été tué et 27 autres blessés par des tirs israéliens dans la bande de Ghaza, selon des indications du ministre de la Santé. Des centaines de personnes manifestaient en différents points, près de la barrière de sécurité israélienne qui, avec la frontière égyptienne, enferme la bande de Ghaza, une enclave où survivent 1,8 million d'habitants Trois cents soldats viendront dimanche en renfort aux policiers à El Qods, a indiqué l'armée sioniste. L'un des derniers déploiements importants de soldats dans les villes israéliennes remonte à 2002, au cours de la deuxième Intifada, en même temps qu'une vaste opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, selon une source proche des services de sécurité.. Le gouvernement israélien a annoncé mercredi matin une série de mesures pour endiguer la vague de révolte, qui venait de culminer avec la mort de trois Israéliens mardi dans une attaque à la voiture bélier et le premier attentat à l'arme à feu dans un bus depuis le début de l'escalade le 1er octobre. Les exactions israéliennes sont demeurées impuissantes à apaiser les esprits parmi une jeunesse exaspérée par l'occupation et la colonisation, encouragée par les réseaux sociaux et aiguillonnée par les provocations religieuses. Difficile de discerner dans ce contexte exacerbé quelle part peut revenir à la diplomatie. M.Netanyahu s'est redit prêt à rencontrer M.Abbas, y compris en présence du roi Abdallah de Jordanie. Washington a annoncé pour sa part que le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rendrait ́ ́bientôt ́ ́ dans la région. Alors que les relations entre les grands alliés américain et israélien ont été refroidies par le dossier du nucléaire iranien, Israël a mal pris des déclarations américaines semblant établir un lien entre les violences actuelles et la colonisation. ́ ́Ce que nous voyons n'est pas le résultat d'une vague massive de colonisation ́ ́, a dit M.Netanyahu, ́ ́parce qu'il n'y a pas eu de vague massive de colonisation ́ ́. Dites ce que l'on vous dicte et ne parlez pas de ce que l'on fait! Le président Jimmy Carter l'avait vécu à ses dépens, il y a bien longtemps, lui qui a tenté de s'en plaindre dans un livre vite étouffé.