Selon cet organisme seuls les opérateurs devraient y être autorisés. L'Unpa fait marche arrière. Ayant, auparavant - à la veille de la célébration de son trentième anniversaire la semaine précédente - clairement affiché son opposition à la décision du gouvernement d'autoriser l'importation des viandes d'Europe, l'Union nationale des paysans algériens, principal syndicat des agriculteurs, fait, ainsi, une spectaculaire volte-face. Mohamed Alioui, secrétaire général de cette structure qui compte en son sein plus d'un million d'adhérents, a toutefois indiqué que cette activité devrait échoir aux seuls opérateurs privés et non aux entreprises publiques. Sans la nommer le message est adressé ici à la Sotracov, la société publique, qui a pris part à cette opération notamment au cours du mois de Ramadan. La raison du refus, Mohamed Alioui l'a expliquée à l'émission Tahaoulat de la Chaîne I dont il était, hier, l'invité: «Le gouvernement affirme et réaffirme soutenir, dans son programme, la production nationale».Traduction faite: il ne devrait pas y avoir de place pour les sociétés publiques. Sinon, ce sont les éleveurs français que l'Etat algérien encouragera au détriment des opérateurs algériens. Mais dès lors que les quantités de viande importée sont soumises à un contrôle vétérinaire rigoureux, M.Alioui ne le voit pas d'un très mauvais oeil. Interrogé par ailleurs, au sujet de la position de son organisation vis-à-vis de l'investissement du vignoble dans l'ouest du pays par certains opérateurs français, l'allusion de taille est faite présentement au comédien français Gérard Depardieu qui, selon des informations, posséderait de nombreuses terres. L'orateur dit laconiquement, que rien ne saurait s'y opposer du moment que ce commerce se fait dans un cadre légal que le gouvernement a la charge de faire respecter. L'épineuse et récurrente question du foncier agricole a été, elle aussi, le centre d'intérêt du chef de l'Unpa qui, sans donner de chiffres attestant de l'ampleur de la dégradation des terres agricoles, appelle les pouvoirs publics à intervenir pour régler ce problème si le but est, bien entendu, celui d'accroître le taux d'investissement, aussi bien national qu'étranger, dans ce secteur stratégique. Le même appel est lancé aussi pour assainir jusqu'au dernier sou les quatre milliards de dinars représentant la dette globale des agriculteurs. M.Alioui a rappelé, à cet effet, la décision de Bouteflika d'effacer la créance de 17 milliards de dinars que la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) détenait sur à ces derniers. A l'aune de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce, le chef du syndicat agricole, appelle le ministère du Commerce à identifier les avantages et les inconvénients engendrés. Pour conclure, l'invité de la radio arabophone a énuméré les dossiers sur lesquels se penchera la prochaine bipartite dont aucune date n'a été, à ce jour, avancée. Selon lui, au programme de cette rencontre parmi les sujets traités figurent en sus des problèmes précités, le remboursement et la prise en charge des agriculteurs victimes du terrorisme.