Désordres climatiques est le titre d'un recueil de dix nouvelles, publié aux éditions Media Plus et dont le premier lauréat s'est vu décerner mardi dernier au Sila un chèque de 200.000 dinars. Il y avait foule au stand de la France, pays invité d'honneur rappelons-le à la 20e édition du Salon international du livre d'Alger qui se tient actuellement et se poursuit jusqu'au 07 novembre. Parmi les autres auteurs qui figurent dans ce recueil, on citera Zayan Guedim, Mahdi Yacine Rouibi, Adnene Amara, Karim Belghanem, Ryma Dib, Nesrine Filai, Kahina Hajara, Mohamed Anis Saïdoun et enfin Fouad Touchene. C'est en 2014 qu'a eu lieu la création du Prix de la nouvelle fantastique et l'Institut français d'Algérie encouragé par le succès de cette initiative a décidé de renouveler l'expérience, avec un nouveau thème. Média Plus, membre du jury et éditeur de la première livraison a de nouveau reçu les mêmes missions pour l'édition actuelle. «Honorés de cette confiance, nous sommes heureux d'offrir au public ces pages porteuses d'espoirs littéraires et, qui sait? de gloires futures? En tout cas, plusieurs témoignent d'un réel talent et méritent l'intérêt du lecteur. En tête, vient l'auteur lauréat du concours, puis les neuf autres nouvelles retenues pour publication, suivant le classement final du jury», fait savoir l'éditeur en première page de cet ouvrage. Pour M. Alexis Andres, le conseiller de coopération et d'action culturelle et directeur de l'Institut français d'Algérie, ledit institut qui a toujours été soucieux d'encourager et d'accompagner la création littéraire d'expression française, a lancé en 2013 ce concours de nouvelles en proposant aux auteurs d'investir un champ vaste, celui du genre fantastique. Le succès fut au rendez-vous et ce, depuis, l'Institut français d'Algérie a décidé d'amplifier son action de révélateur de jeunes talents littéraires. Aussi le thème d'inspiration de cette année édition 2015 est «Climat (s)». Un choix explique t-on par le fait qu'aujourd'hui plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, la pollution, les émissions de gaz, les déchets toxiques dispersés dans l'atmosphère entraînent des bouleversements climatiques inquiétants. Les mutations météorologiques nous concernent tous et nous préoccupent. Paris accueille en décembre 2015 les acteurs du développement durable dans le cadre d'une conférence majeure pour l'avenir de notre planète: la Cop 21, la France est le pays hôte de la 21e édition de cette Conférence internationale.». Aussi, ayant pour marraine l'écrivaine et non moins talentueuse Maïssa Bey, le concours de 2015 a donné naissance à dix nouvelles des plus surprenantes. Une thématique, la nouvelle fantastique, expliquera encore une fois M. Alexis Andres par le fait que le récit fantastique, on le retrouve dans les poèmes, il est partout dans notre quotidien; nous rêvons tous. Il est peut-être aussi dans de grands romans comme Harry Poter, dans des séries télés, et je crois même que le réalisateur Yanis Koussim prépare son premier long-métrage dans ce genre. Pour sa part, Maïssa Bey dira qu'elle a reçu 139 nouvelles de toute l'Algérie. «On a été obligés d'établir une section. J'ai été très surprise par la qualité qui répondait au thème et au style de la littérature fantastique. Je suis sûr que parmi ces jeunes nous allons dans quelques années en connaître quelques grands écrivains...» Pour le premier lauréat du concours Walid Sidi Saïd, écrire remonte à son enfance. «J'ai commencé par le dessin, puis à écrire, si je n'écris pas, ça commence à me ronger de l'intérieur» avoue-t-il. Et de citer quelques références littéraires qui ont bercé sa jeunesse, notamment Steven King, Jules Verne et même Amine Malouf. Et d'expliquer son attirance pour la nouvelle fantastique: «Avec ce genre, on n'a aucune limite avec l'imaginaire, on peut créer un univers, l'explorer et le développer sans limites.» Sa nouvelle à lui s'appelle Les carnets de Wasteland, dont il lira un extrait. Sa nouvelle évoque un Alger post-apocalyptique tranformé en une ville de désolation et dans laquelle est née une population appelée les traverses. Ses amis et complices liront eux aussi quelques extraits de leurs nouvelles. On citera Mohamed Anis Saïdoun dont l'histoire s'intitule Le destin des givrés et a pour cadre une Alger enneigée avec comme personnage central un médecin légiste. Evoquant d'ores et déjà le prochain concours qu'a lancé l'attaché culturel à l'ambassade de France, ce dernier fera remarquer qu'il s'adresse d'emblée aux jeunes dont l'âge varie entre 18 et 35 ans. Il a été demandé aux auteurs de rédiger 10 pages maximum et les prochains résulats seront connus le 31 mars 2016. La thématique retenue pour la prochaine édition est le sport ou plus précisément «le feu du stade». Un choix dicté signale-t-on par le fait qu'Oran a été nommé ville des Jeux olympiques en 2016. La cérémonie de remise des prix s'est ainsi clôturée par une vente-dédicace non sans que Maïssa Bey ne souhaite la double participation prochaine des filles au concours.