M.Chakib Khelil a estimé que le marché pétrolier «se redressera» une fois qu'il aura vérifié l'application effective de la décision de l'Opep. En dépit de la décision prise par l'Opep, allant dans le sens de réduire sa production «afin de faire face à la chute des cours», les prix du baril ont fortement chuté vendredi peu après l'annonce du cartel. Les cours ont effleuré les 40 dollars à New York, clôturant à leur plus bas niveau depuis le 21 juillet dernier. Sur le marché new-yorkais, le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier, a chuté de 1,82 dollars. Il était tombé jusqu'à 40,25 dollars en séance. A Londres, le baril de Brent a plongé de 42,37 dollars à 37,30 dollars. Faut-il donc attendre le 1er janvier 2005 pour que la barre soit équilibrée? Cette question se pose avec acuité, car l'objectif escompté par l'Opep, en réduisant sa production n'est toujours pas atteint. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali El Nouaïmi, table sur une hausse des prix à partir de lundi 13 décembre.«Les cours du pétrole vont remonter lundi en réaction à la décision de l'Opep de baisser sa production», a-t-il déclaré. D'autres ministres se sont également voulu rassurants. De son côté, M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a estimé que le marché pétrolier «se redressera» une fois qu'il aura vérifié l'application effective de la décision de l'Opep portant réduction d'un million de b/j de l'excédent de sa production. Se voulant confiant, M.Chakib Khelil a fustigé ouvertement les opérateurs en disant que «le marché pétrolier a réagi négativement à la décision de réduction croyant que nous ne l'appliquerions pas». C'est en quelque sorte une mise en garde exprimée à l'adresse des pays consommateurs. Et de préciser, comme pour étayer ses dires, que la décision de l'Opep prendra effet à partir du 1er janvier prochain. Cette menace peut-elle, cependant, être retirée, s'interrogent les pays consommateurs qui, pour rappel, ont émis, en mai dernier, le voeu d'établir un dialogue entre l'Opep et l'Union européenne, dans le cadre de la coopération entre producteurs et consommateurs de pétrole. Les analystes estiment que le repli des cours, nonobstant la décision de l'Opep d'une réduction d'un million de baril par jour sur l'excèdent de production, a fait que cette décision ne sera pas aussitôt appliquée. Chose qui permettra aux opérateurs, conclut-on, d'exploiter la surproduction pour reconstituer les stocks. L'Opep entend, à travers cette nouvelle décision, reprendre l'initiative sur le marché pétrolier, qui a subi de fortes pressions ces derniers mois et prévenir ainsi une chute brutale des cours, qui demeurent à un niveau relativement bas. Plus prudente, l'organisation a prévu une réunion extraordinaire le 30 janvier 2005 à Vienne dans le but de trancher au sujet de l'importance de réduire le plafond de la production, évitant ainsi une baisse de la demande au cours du premier trimestre de l'année prochaine, laquelle aura pour suite une chute brutale des prix. Grosso modo, pour cette première initiative, les membres de l'Opep avaient mis le paquet afin de sauver les cours. Néanmoins, le marché pétrolier ne prononce pas jusqu'ici le mot «hausse des prix» sans que celui d'«amélioration» y soit associé. Faut-il alors prendre en compte les garanties brandies par des membres de l'Opep et attendre le 1er janvier 2005?