Samir Kantar, l'homme du défi Le Premier ministre syrien Wael al-Halaqi et l'Iran, principal allié du régime syrien et du Hezbollah, ont condamné cet assassinat. Incarcéré pendant près de 30 ans par Israël, le chef du Hezbollah libanais pour le Golan, Samir Kantar, a été tué dans un raid israélien aux alentours de Damas. L'annonce a été faite par la formation qui combat aux cotés de l'armée syrienne les incursions des groupes terroristes, notamment celle du Front Al Nosra. La réaction d'Israël n'a d'ailleurs pas tardé puisque la ministre de la Justice sioniste Ayelet Shaked s'est dit, dimanche, «heureuse» d'avoir appris la mort de Samir Kantar, tout en affirmant qu'Israël n'a pas revendiqué cette opération. Et pour cause, les attaques aériennes de l'Etat hébreu vont à l'encontre des lois internationales et constituent une violation flagrante, constante et délibérée de l'espace aérien de la Syrie. L'homme qui conduisait la résistance dans la région du Golan face à l'armée sioniste avait été condamné en 1980 à cinq peines de perpétuité et 47 ans additionnels pour avoir tué un policier et pris en otage un colon israélien qu'il avait ensuite abattu. «C'est une bonne chose qu'il ait rendu l'âme», a ajouté sur la radio militaire israélienne Ayelet Shaked, ajoutant que M. Kantar avait «continué ses activités terroristes depuis sa libération» en 2008 dans le cadre d'un échange entre le Hezbollah et l'Etat juif. Dans ce qui a été aussitôt considéré comme une riposte, trois roquettes Katioucha ont été tirées dimanche sur le nord d'Israël, à partir d'une région du sud du Liban qui est une place forte du mouvement chiite libanais. Selon le Hezbollah, Kantar, âgé de 54 ans, «a été tué (...) dans le bombardement, par des avions de l'ennemi sioniste, d'un immeuble résidentiel à Jaramana», ville druzo-chrétienne de la banlieue de Damas. Le Premier ministre syrien Wael al-Halaqi et l'Iran, principal allié du régime syrien et du Hezbollah, ont condamné cet assassinat. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh) a confirmé la mort de celui qu'il a présenté comme le «chef de la résistance syrienne pour la libération du Golan», un groupe créé il y a deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région, occupée par Israël depuis la guerre de1967. D'après l'Osdh, l'aviation israélienne avait déjà visé à plusieurs reprises Kantar en Syrie, mais sans l'atteindre. De confession druze, Kantar faisait d'abord partie du Front de la libération de la Palestine (FLP) avant de rejoindre le Hezbollah et, malgré sa libération forcée, il demeurait une «cible constante» pour Israël.. Kantar était père d'un enfant de quatre ans, né après son mariage en 2009 avec une journaliste libanaise. L'Osdh a indiqué que l'un de ses accompagnateurs avait été tué avec lui, alors que les médias syriens ont évoqué d'autres victimes sans en préciser le nombre. La stratégie de l'armée israélienne qui tue sans revendiquer explicitement ses attaques obéit à deux paramètres. D'une part, le souci d'éviter des représailles que ses adversaires sont en droit d'exercer à tout moment. Ensuite, les remontrances internationales pour les innombrables violations de la légalité internationale ne peuvent s'exprimer, faute de cette revendication. En envoyant ses avions et ses missiles dans l'espace syrien, pourtant protégé par une convention syro-russe de défense contre ces agressions, Israël s'octroie de facto un rôle de gendarme qui transcende les résolutions de l'ONU et nargue celles de la Ligue arabe. Fort du soutien inconditionnel des Etats-Unis qui n'hésitent jamais à brandir leur veto au Conseil de sécurité pour protéger leur Etat-croupion, Israël qui se livre à toutes sortes d'exactions contre les Palestiniens dont il s'approprie les terres et n'hésite pas à détruire les maisons pour élargir ses colonies n'a pratiquement plus aucun ennemi dans la région, en dehors du Hezbollah et par-delà, de l'Iran.D'où sa frénésie à combattre brutalement le Hezbollah et à agiter de façon permanente le spectre de la menace nucléaire que l'Iran incarnerait, occultant sans vergogne les plus de 300 bombes nucléaires dont il dispose depuis de nombreuses années, lui qui n'a jamais accepté de souscrire au traité de non-prolifération.