L'organisation a été défaillante Un espoir qui était de mise, surtout, parmi les élus-électeurs du FLN et du RND. De l'avis d'un grand nombre d'élus-électeurs rencontrés au siège de la wilaya d'Alger, les sénatoriales de cette année se distinguent de leurs devancières, dans leur déroulement, par un manque d'organisation manifeste. Parfaitement illustrée par l'image peu valorisante pour nos élus, à laquelle nous avons assisté de visu, d'une grappe humaine se bousculant à la porte du bureau de vote pour qui passera en premier. Une situation sur laquelle les avis, bien évidemment, divergent: les élus-électeurs accusant l'administration de ne pas avoir pris les dispositions nécessaires, un espace plus grand, par exemple, pour un déroulement serein de l'opération de vote; et l'administration, par le biais de certains de ses représentants que nous avons rencontrés, leur retournant la balle en les accusant de ne pas avoir respecté le dispositif mis en place à cet effet. Faut-il dire que celle-ci a mis à rude épreuve les nerfs des présents. Sans pour autant qu'ils lâchent. Et, partant, les détournent de l'accomplissement de leur devoir électoral. Chacun dans l'espoir que le candidat pour lequel il a voté, passe. Un espoir qui était de mise, surtout, parmi les élus-électeurs du FLN et du RND. Selon toutes les personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus, les seuls partis, au vu du nombre d'élus locaux dont chacun dispose, dont les candidats ont le plus de chance de remporter le siège mis en jeu; les quatre autres, le candidat du FFS, celui du MSP et les deux candidats indépendants, dont un dissident du FLN, concourant, à l'évidence, comme le premier, Mohamed Limani, et le dernier, Khaled Mekki, nous l'ont explicitement déclaré, dans le seul objectif de faire connaître, pour l'un, les positions politiques de son parti et les raisons qui l'ont poussé à prendre part à ces sénatoriales, et l'autre, «pour contester la légitimité de Amar Saâdani à la tête du FLN». Cette conviction que la «bataille» opposera les seuls candidats du RND et du FLN, était, en effet, patente dans les déclarations que nous ont faites le candidat du premier et le directeur de la campagne électorale, pour la wilaya d'Alger, du second. Mohamed Nenouche, qui est à son quatrième mandat à la tête de l'APC de Tessala El Merdja comme élu du RND, s'est, en effet, montré «totalement confiant quant à l'issue en sa faveur du scrutin». Une confiance qu'il explique «par l'intense travail de proximité qu'il a mené en direction des 1 250 électeurs que compte la wilaya d'Alger» dont 220 du RND et 400 du FLN. Dans la foulée, et dans une allusion à peine voilée à ce dernier, il n'a pas manqué d'ajouter «qu'au RND, nous ne recourrons pas à la chkara pour amener les gens à voter pour nous». Des accusations, reprises, il faut le dire, par d'autres représentants de partis, que Mohamed Tahar Dilmi, le directeur de campagne du FLN précité, rejette fermement. Pour lui, «le siège mis en jeu ne peut échapper au FLN». Et ce, pour des raisons des plus objectives qui tiennent, nous a-t-il dit, «au sérieux avec lequel les sénatoriales ont été préparées». Et d'énumérer «les nombreuses rencontres avec les élus-électeurs qui ont été organisées durant la campagne électorale» mais également «l'utilisation des nouvelles technologies de communication pour les approcher, les alliances passées avec, entre autres, le MPA, le FNA et le Front Al Moustaqbal, et le ralliement à son parti de 177 élus locaux, dont, a-t-il tenu à nous le préciser, sept présidents d'APC». Résumant les raisons qui fondent son optimisme quant à une issue favorable, Abdelwahab Benzaïm, le candidat de son parti, Mohamed Tahar Dilmi nous a déclaré que le FLN avait, pour lui, «le nombre, les moyens et la méthode». Des atouts qu'il compte, nous a-t-il confié, utiliser à l'échelle nationale: «Le FLN accorde, en prévision des grands changements dans les prérogatives des assemblées élues qui seront introduits par la nouvelle Constitution, une grande importance à ces élections», nous a-t-il déclaré à ce propos. Non sans nous préciser que son parti «compte remporter la majorité des 48 sièges mis en jeu». Si l'optimisme des uns et des autres est légitime et de bonne guerre, un brin de réalisme ne serait pas, toutefois, de trop. Hier, ce brin de réalisme nous a été donné par Seddik Chiheb, porte-parole du RND que nous avons rencontré à l'extérieur du siège de la wilaya d'Alger. Interrogé sur les chances de son parti quant à un résultat satisfaisant, il nous a répondu que «les sénatoriales sont, par essence, des élections imprévisibles et ce, pour la bonne raison que les affinités personnelles et locales priment sur l'appartenance partisane...»