L'avenir du RND est certainement dans l'affranchissement des liens qu'il a tissés avec le vieux parti. Le RND, sorti presque victorieux des dernières élections sénatoriales, puisqu'il conserve la majorité au Sénat, organise son conseil national, les 28 et 29 janvier prochains. Les cadres de la formation politique, de loin la plus disciplinée et la plus impliquée dans le soutien au programme du président de la République, auront sans doute constaté un fait important, celui de la cohésion qui caractérise le parti, même au niveau des assemblées locales. Un bon point pour un parti qui prépare des échéances électorales importantes qui auront lieu dans un contexte constitutionnel et donc politique très différent. Mais avant, le premier souci des militants est d'en finir avec l'intérim de leur secrétaire général. L'on s'attend donc à ce que la question du congrès extraordinaire soit abordée lors de cette session, voire d'en définir la date de sa tenue pour mettre le parti en ordre de bataille, d'autant que la scène nationale ne promet pas que de bonnes surprises, avec un «grand frère», plus agressif que jamais. Le FLN donne, en effet, des signes clairs d'une volonté de faire cavalier seul et prendre les commandes des pouvoirs législatif et exécutif. Les répliques par médias interposés, à toute déclaration d'Ahmed Ouyahia, sur l'alliance présidentielle et plus récemment sur la révision de la Constitution, annoncent à terme, un divorce entre ces deux formations politiques qui font cause commune depuis les législatives de 1997. Celles de 2017 pourraient sonner le glas de la cohabitation FLN-RND ou, au mieux une alliance forcée, juste le temps du mandat présidentiel qui court jusqu'à 2019. Cela pour dire que l'avenir du RND est certainement dans l'affranchissement des liens qu'il a tissés avec le vieux parti. Mais avant, il y a une révision constitutionnelle à faire passer et le RND ne manquera certainement pas de faire travailler tous ses élus dans les deux chambres du Parlement à l'effet de confirmer la cohésion qui fait le trait de caractère des militants et des cadres du parti. La sensibilisation des élus nationaux est inscrite parmi les priorités du parti d'ici à la réunion du congrès parlementaire pour l'adoption des amendements proposés par le président de la République. Ensuite, il sera sans doute question de préparer le congrès extraordinaire qui validera le poste de Ahmed Ouyahia. Mais plus que de confirmer un fait, un congrès est toujours un moment privilégié dans la vie d'un parti politique. les précongrès régionaux constituent également des étapes cruciales où les militants expriment leur vision du pays, mais aussi, de leur parti et des ambitions qui devraient être les siennes dans un contexte politique appelé à évoluer d'ici aux prochaines échéances électorales, mais aussi à la lumière de la crise financière qui, généralement, pénalise lourdement les partis au pouvoir. C'est dire que bien qu'organique, le prochain grand rendez-vous du parti avec ses militants de base, est porteur de promesses d'émancipation, voire de mue, histoire d'envisager l'avenir sans le «grand frère» et surtout dans une scène nationale «électrique» par une opposition prête à en découdre. En fait, le RND doit dès aujourd'hui, mettre en avant son point fort qu'est la discipline pour se construire efficacement et se projeter dans un futur proche où le risque de perdre le pouvoir est tout à fait envisageable. Et c'est en passant par la case «opposition» qu'une formation politique retrouve sa véritable force: ses militants.