Nous avons appris de sources sûres que le magistrat instructeur près le tribunal de Blida a ordonné de placer sous mandat de dépôt, l'ancien wali d'Oran et de Annaba, M.Bachir Frik. Ce dernier avait été cité à comparaître devant le tribunal de Blida après que la Cour suprême, qui s'était saisie du dossier conformément aux dispositions de l'article 571 du Code de procédure pénal qui concède aux anciens membres du gouvernement, walis, présidents de cours et procureurs généraux, le privilège d'être jugés par cette juridiction, avait décidé le renvoi du dossier devant le tribunal de Blida. Plusieurs accusations ont été retenues contre l'ex-wali telles que faux et usage de faux, signature de marchés contraires à la réglementation, escroquerie, passe-droits et corruption, des griefs qui lui ont valu d'être écroué par le magistrat instructeur. Cette affaire a été, au départ, instruite par le tribunal d'Oran qui avait préparé un volumineux dossier qui avait été transmis à la Cour suprême pour jugement. Depuis la chute de Kada Hezil, l'ancien directeur des affaires sociales, actuellement en détention préventive, et le démantèlement de plusieurs groupes d'influence à Oran, la vox populi avait fait de Bachir Frik son sujet de prédilection pour évoquer la dilapidation du foncier à Oran et la constitution de fortunes considérées comme mal acquises. Souvent, on reprochait à cet ex-responsable le fait d'avoir laissé faire certains proches et privilégiés qui n'avaient pas hésité à tremper dans toutes les sombres affaires de spéculation foncière et de constitution de coopératives immobilières pour accaparer des terrains qui servaient, par la suite, à des opérations de spéculations foncières. La justice aura ainsi à démêler l'écheveau de la dilapidation du patrimoine d'Oran et Frik Bachir désigné, écroué aujourd'hui, aura à répondre de lourdes charges qui pourraient provoquer une cascade de chutes qui pourraient toucher bien des têtes tant à Oran qu'ailleurs.