«l'intérêt de ces associations doit être orienté vers leur pays et leur société civile.» Les incidences de l'affaire des cinq «touristes» allemands incarcérés, depuis le début du mois, pour vol d'objets archéologiques du parc national du Tassili dans la wilaya d'Illizi, ont fini par faire réagir la plus haute autorité du pays : le président de la République. Dans un message adressé, jeudi 23 décembre, lors de l'ouverture, à Biskra, de la conférence «scientifique sur le développement, le patrimoine et l'environnement saharien», Abdelaziz Bouteflika, a, en effet, appelé à la protection du patrimoine «civilisationnel» et «identitaire» que sont, pour le parfait exemple, les Tassili du Hoggar et de N'Ajjer. Une mission à laquelle le chef de l'Etat affirme accorder une priorité dans son programme politique avec l'aide, dit-il, de la société civile. Car «la préservation du patrimoine n'est pas du seul ressort de l'Etat» dit-il, celle-ci implique également les associations «actives». «Leur rôle (les associations) n'est pas moins important dans ce vaste domaine qui englobe plusieurs aspects intellectuels et spirituels» a-t-il encore précisé. Le président Bouteflika a, par ailleurs, imaginé la nature de ce que sera, demain, le duo Etat-Associations. Sans ambages il s'explique: «Du fait de l'intérêt que les pouvoirs publics leur accordent, les associations méritent d'être encouragées et soutenues car leur contribution aux efforts consentis par l'Etat est nécessaire». Pas plus qu'une force de proposition sommée à des missions consultatives, le mouvement associatif devra, d'après sa conception, s'inscrire dans le sillage du projet national qu'il entend mettre en oeuvre: «L'intérêt primordial de ces associations doit être orienté en priorité vers leur pays et leur société» a-t-il projeté. Considérée comme l'un des piliers sinon, l'âme de la société démocratique, les associations, par leur contribution culturelle, éducative, intellectuelle et scientifique constituent poursuit M. Bouteflika, «un partenaire essentiel des citoyens dans la gestion de leur vie quotidienne parce qu'elles reflètent leurs préoccupations et leurs besoins dans différents domaines». En Algérie, laisse-t-il entendre, les entités associatives qui regroupent les élites nationales activent dans un environnement. «Nous vivons dans une époque de regroupement de citoyens positifs où les ONG (Organisations non gouvernementales) ont désormais leur mot à dire». Il égrène, en substance, leurs champs d'intervention : le développement et le progrès de la société, la préservation de son identité, de sa culture et de son appartenance dans le cadre, prévoit-il, de la mondialisation dans laquelle il ne saurait y avoir place pour les pauvres et les analphabètes.