Le Cnapest décrète deux jours de débrayage les 9 et 10 janvier prochains. Décidément, le front social renoue avec la grève. Le secteur de l'éducation, qui a connu une certaine accalmie après la vague de protestations des enseignants du secondaire, replonge dans ce tourbillon puisque le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) décrète deux jours de débrayage en l'occurrence le 9 et 10 janvier prochain. Cette décision, survenue suite à un conseil national tenu le week-end dernier par 32 représentants, a été motivée par «le refus du ministère du Travail d'octroyer l'agrément à ce syndicat pour qu'il active dans la légalité». Pourtant, explique le coordinateur national, le dossier d'obtention de ce «fameux» document a été déposé le 22 novembre dernier, conformément à la loi 92-22 régissant les relations de travail. «La période de droit de réponse, en l'occurrence un mois, s'est écoulée sans pour autant que l'on reçoive une quelconque réponse, même négative» s'insurge le syndicaliste. Le silence radio de cette instance ministérielle a provoqué l'ire de ce syndicat qui se dit déterminé à faire valoir ses droits. Après avoir épuisé toutes les méthodes moins radicales que la grève sans résultat, le représentant du Cnapest se dit contraint d'opter pour le débrayage du moment qu'il n'y a aucune autre alternative. Afin de crédibiliser cette action, le Cnapest a déposé, par le biais d'un huissier de justice, un préavis de grève au niveau du ministère de l'Education. «Nous travaillons dans la légalité» déclare Mériane. Ce n'est pas tout, le SG nous apprend qu'une audience sera sollicitée auprès du ministère du Travail. Hormis la revendication de l'agrément, d'autres, non encore réglées, seront plaidées lors de ces journées de protestation, notamment la régularisation de la situation des enseignants ainsi que l'octroi des allocations familiales: «Elles sont bloquées depuis 2 ans» dira le coordinateur. Le Cnapest s'insurge également contre les agitations de certains responsables de l'académie dans certaines wilayas telles que Chlef et Tizi Ouzou. Pour sa part, le Syndicat national des praticiens de la santé publique, qui a tenu une réunion du bureau national la semaine dernière, a décidé d'interpeller le chef du gouvernement afin qu'il prenne connaissance des réels motifs de la précédente grève illimitée. «Des décisions répressives ont été retenues contre nous, le 20 novembre dernier, sans pour autant que nous connaissions les réelles motivations de ce débrayage» explique le Dr Yousfi, en plaidant pour que la voix des syndicats soit entendue par la chefferie. Concernant la plate-forme de revendications, le syndicaliste estime que les engagements de la tutelle n'ont pas été tenus, contrairement à ce qu'elle déclare. Aucun contact officiel ou officieux n'a été pris avec le ministère et ce, depuis l'arrêt de la grève, soit depuis octobre dernier, estime-t-il. Et d'ajouter «notre dossier est gelé jusqu'à présent, pire, certains points de l'accord sont remis en cause».