Des mesures importantes, prises de concert avec le gouvernement, visent à juguler ce phénomène. Le directeur général des Douanes algériennes n'y est pas allé avec le dos de la cuillère en évoquant le secteur dont il a la charge. Il a ainsi admis «l'existence de la corruption» au sein de l'institution qu'il préside. Loin de se montrer fataliste par rapport à ce fléau qui, en somme, n'épargne aucun secteur d'activité dans le pays, Sid Ali Lebib a, au contraire, annoncé la «prise de mesures, de concert avec le gouvernement» afin de juguler ce fléau. Il serait, ainsi, question, de revoir à la hausse les salaires et les conditions sociales des douaniers dans un proche avenir afin de les prémunir de la tentation. Cette déclaration de la plus haute importance, faite par un homme arrivé à la tête de cette institution pour y faire un grand nettoyage, est intervenue, hier, en marge de la visite que Lebib a effectuée à la foire de la production nationale en compagnie du secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle. Lebib a saisi, en effet, cette occasion pour s'enquérir des besoins véritables des producteurs nationaux. Une aubaine pour ces derniers, au reste, pour se plaindre de la «concurrence déloyale consistant en des taxes trop élevées imposées aux matières premières qu'ils importent». Le premier responsable des douanes en a, pour sa part, profité pour rappeler que la loi de finances, devant entrer en vigueur dès le premier de ce mois de janvier prévoit des réductions notables dans ce domaine. Cela, avant d'ajouter que «la production nationale, qui a connu une notable amélioration, a toutes les chances de devenir parfaitement concurrentielle grâce aux nouvelles mesures prises en sa faveur afin que les entreprises nationales demeurent en position de force lors de l'entrée de notre pays dans les marchés commun européen et mondial». Sur un tout autre chapitre, Lebib a été interpellé sur les critiques virulentes du président Bouteflika à propos de l'importation de véhicules de moins de trois ans. Lebib s'est contenté d'indiquer que «le chef de l'Etat est le mieux indiqué pour décider de ce qui est meilleur pour l'économie algérienne». Il ajoutera que «l'importation exclusive de véhicules neufs, dont les taxes douanières sont plus importantes, renflouera beaucoup plus le Trésor, mais permettra aussi à la douane de réaliser de meilleures performances». S'agissant de celles-ci, justement, Lebib a annoncé que «le bilan de cette année, qui sera rendu public le 8 mai à l'occasion d'une conférence de presse, sera nettement meilleur que celui de l'année précédente».Ce dernier, rappelons-le, était de pas moins de 261 milliards de dinars. La hausse, elle, se situerait aux alentours de 7 à 8 % de ce chiffre.