Sur un échantillon de 500 certificats médicaux étudiés à Tizi Ouzou, 96% ne remplissent pas les critères de rédaction de fond et de forme. De nombreux certificats médicaux, destinés à la justice notamment, sont mal rédigés et ne remplissent pas les critères de fond et de forme de rédaction, a déploré hier le Pr Brahim Boulassel, président de la Société algérienne de médecine légale (Saml). «Sur un échantillon de 500 certificats médicaux étudiés à Tizi Ouzou, 96% ne remplissent pas les critères de rédaction de fond et de forme», a précisé le Pr Boulassel. La topographie des lésions, la date non mentionnée, l'imprécision (ex: des traces sur le dos)...constituent autant d'éléments attestant du manque de rigueur dans la rédaction des certificats médicaux», a-t-il ajouté, au lendemain d'une journée d'étude sur «Le médecin et la loi», organisée par l'Association des médecins spécialistes de la wilaya de Aïn Defla (Amsad). Cette situation peut hélas s'avérer préjudiciable au malade, a relevé le Pr Boulassel, qui signale que «c'est de son droit (le malade) le plus absolu que lui soit délivré un document rédigé selon les règles de l'art». Selon lui, les «anomalies» en matière de rédaction des certificats médicaux sont à imputer surtout à la formation du médecin. Il a fait remarquer que, lors de la sixième année d'études médicales, l'accent est mis notamment sur la qualité de la rédaction des certificats médicaux ainsi que sur les éléments qu'il y a lieu de mettre en exergue. A ce titre il a soutenu que «nombre de médecins ne semblent pas accorder une grande importance à l'acte médical. A travers cet acte écrit, leur responsabilité est engagée, qu'elle soit pénale, civile ou déontologique». Dès lors, le Pr Boulassel a estimé que cette journée d'étude constitue une opportunité pour attirer l'attention de la communauté médicale sur la nécessité d'accorder davantage d'attention à cet acte qui est utilisé «a posteriori» pour l'expertise notamment en matière pénale. Il a mis l'accent sur le fait que des experts sont parfois sollicités par un tribunal pour statuer sur l'authenticité d'un certificat médical, «d'où l'importance de cet acte qu'il ne faut, en aucun cas, banaliser». Le président de l'Amsad, le Dr Larbi Bouamrane a, pour sa part, estimé que l'absence de l'aspect législatif dans la formation des médecins peut avoir des répercussions négatives sur les décisions prises. Il a observé que l'ordonnance constitue un moyen de communication entre le médecin et le pharmacien, le malade et son entourage. C'est aussi une pièce médicolégale où la responsabilité du médecin est engagée devant l'administration, le conseil de déontologie et la justice. Etablir une ordonnance demande des qualités que le médecin doit posséder, comme le sens de la responsabilité, la sincérité, la clarté et la confiance dans la prescription. Des impératifs de forme existent. Ils permettent une bonne communication et aiguisent le sens de la responsabilité. Aussi, est-il recommandé d'écrire lisiblement le nom et le prénom qui engagent la responsabilité médicale et éclairent le pharmacien. Mentionner l'âge du malade pour éviter une erreur de posologie et écrire lisiblement les médicaments pour le malade et son entourage qui ne savent pas lire correctement. L'intervenant a assuré que la réquisition et l'expertise figurent dans le cursus de formation des médecins, en regrettant que «la rapidité avec laquelle ils sont dispensés ne permet pas aux étudiants de les assimiler parfaitement et d'en mesurer l'importance».