Lors de cette cérémonie, le wali a expliqué que «cette décision a permis de régler le problème de cette catégorie qui a beaucoup souffert à l'intérieur de ces 25 bâtiments». La ville d'Oran n'est sans aucun doute pas encore près de connaître des jours paisibles tant que le relogement continue à constituer le fonds principal des protestations déclenchées à la première opération décidée et mise en oeuvre par les pouvoirs locaux, notamment ceux en charge de l'habitat. La dernière en date remonte à hier lorsque plusieurs dizaines de familles, résidant dans les italidyes «batimate Taliane», sont sorties dans la rue tout en criant à l'exclusion dont ont été victimes leurs progénitures dont la majorité est constituée de pères de famille. Selon les protestataires, ces pères de famille revendiquent eux des logements sociaux. Manifestant leur colère, les contestataires se sont rassemblés à quelques encablures de la résidence officielle d'El Bahia bloquant ainsi la route reliant Es Sedikia à la partie est de la ville d'Oran dont entre autre les quartiers chics de Canastel et Akid Lotfi. La route menant vers l'Usto a été également bloquée. Dans cette soudaine action de rue, les manifestants n'ont rien trouvé de mieux pour paralyser entièrement la circulation que d'obstruer la route à l'aide de pneus et autres objets ramassés un peu partout aux alentours. Le dispositif de sécurité déployé dès la sortie des protestataires dans la rue a réussi à dénouer la situation de blocage en invitant les automobilistes à contourner les lieux de manifestation sans pour autant juger utile de passer à la répression en vue de disperser la foule nombreuse. Les policiers, aussi bien en tenue civile que ceux en tenue bleue, se sont contentés de surveiller de loin les mouvements des manifestants. Pourtant, rien n'indiquait que les résidents des Italidyles «batimate Taliane» sortiraient dans la rue, vu la joie immense qu'ils ont affichée jeudi dernier lors de la cérémonie de remise des pré-affectations de logements publics locatifs à leur profit, sous la supervision du wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane. Ce sont près de 1000 familles qui ont bénéficié des engagements écrits pris par les pouvoirs locaux, les titres de pré-affectation. Tel que prévu par les responsables locaux, les bénéficiaires accéderont dans leur chez-soi au milieu de l'année prochaine. Cette étape, approuvée par le même responsable, en l'occurrence le wali d'Oran, est la première du genre qui a permis de clore définitivement le dossier des bâtiments de couleur marron datte après avoir soulevé autant de controverses depuis au moins six années. Lors de cette cérémonie, le wali a expliqué que «cette décision a permis de régler le problème de cette catégorie de citoyens qui a beaucoup souffert à l'intérieur de ces 25 bâtiments qui ont été construits dans les années 1980». Ces bâtiments ont été construits dans le seul but d'accueillir à titre provisoire plusieurs centaines de familles se trouvant en mal de logement dans les années 1980. Et depuis, ces familles, qui se sont multipliées, sont restées «otages» des mesures qui, selon elles, ne feraient pas leur bonheur notamment après que les pouvoirs locaux leur aient proposé des sites jugés très distants du centre-ville. En tout, les occupants de «bâtiments des Italiens» sont restés figés sur place pendant une durée de plus de 30 ans.