La conférence de Rédha Malek a été suivie par un public nombreux le conférencier a beaucoup insisté sur le travail accompli par Abane Ramdane dans le sens de réunir l'ensemble des forces politiques et militaires nationalistes. Malgré l'instance de l'assistance, l'ancien chef du gouvernement et négociateur des accords d'Evian, Rédha Malek, a refusé d'évoquer l'assassinat d'Abane Ramdane à Tétouan en 1957. Rédha Malek était l'invité de la ville de Tizi Ouzou, jeudi dernier, à l'occasion de la Journée nationale du chahid. Dans le sillage de la commémoration de cette journée historique et symbolique, le fondateur de l'Alliance nationale républicaine (ANR) a animé une conférence-débat dans la salle du petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, devant un public constitué principalement de férus d'histoire. En effet, lors de cette rencontre, qui s'est déroulée dans une salle archicomble, plusieurs présents ont demandé au conférencier de raconter sa part de vérité et sa version concernant l'affaire de l'assassinat de Abane Ramdane, qui est revenue au-devant de la scène ces dernières semaines, surtout depuis la parution du dernier livre de Belaïd Abane, «Nuages sur la révolution, Abane au coeur de la tempête». Mais Rédha Malek a poliment refusé de revenir sur ce dossier arguant que l'objectif de cette conférence est la célébration de la Journée du chahid. Il s'est toutefois étalé sur le rôle important que Abane Ramdane a joué lors de la guerre de Libération nationale surtout concernant le rassemblement de tous les courants nationalistes. Rédha Malek a expliqué qu'évoquer l'assassinat de Abane Ramdane ne fera que semer inutilement davantage de zizanie. L'orateur a préféré ainsi s'étaler longuement sur le rôle indéniable assumé par Abane Ramdane dans la préparation et le déroulement du congrès de la Soummam qui a permis à la révolution algérienne de prendre un virage déterminant. Le congrès de la Soummam, a rappelé Rédha Malek, a conféré un nouveau souffle à la guerre d'Algérie. L'orateur a expliqué que ce congrès a constitué un véritable prolongement de la lutte armée menée par l'Armée de libération nationale depuis le 1er novembre 1954. «Le congrès de la Soummam a joué un rôle immense dans la libération du pays du joug colonial», a précisé Rédha Malek. Et là, le conférencier a beaucoup insisté sur le travail accompli par Abane Ramdane dans le sens de réunir l'ensemble des forces politiques et militaires nationalistes. «Ce congrès a été un pas de géant dont Abane Ramdane a été l'un des instigateurs», a déclaré Rédha Malek. La tenue du congrès de la Soummam a permis de serrer l'étau autour de la force coloniale, a ajouté l'orateur. Rédha Malek a aussi réfuté la thèse selon laquelle Abane Ramdane aurait été un régionaliste. L'intervenant a nié complètement cette hypothèse en insistant sur le fait que le nationalisme de l'architecte du congrès de la Soummam ne souffrait d'aucune équivoque. «Il a toujours lutté pour l'unité nationale. La preuve est le fait qu'il a contribué à unir toutes les forces nationalistes dans le seul but de mettre un terme au colonialisme», a conclu Rédha Malek. Il y a lieu de souligner que, toujours dans le cadre de la Journée nationale du chahid, plusieurs autres conférences ont eu lieu, notamment au cimetière des martyrs de Mdouha, à Tizi Ouzou-ville. Des gerbes de fleurs ont été déposées à la même occasion à l'endroit des statues des colonels de la Wilaya III historique, jeudi dernier. Dans le même sillage, une conférence a été animée par l'ancien diplomate et écrivain spécialisé en Histoire, Khalfa Mameri, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri. Cet écrivain, qui est l'auteur d'une biographie de Abane Ramdane, a longuement narré les différentes étapes ayant précédé le déclenchement de la guerre d'Algérie le 1er novembre 1954. Il a évoqué le conflit avec Messali El Hadj, avant de mettre en lumière le rôle joué par Abane Ramdane dès sa sortie de prison en janvier 1955.