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"Saâdani et Ouyahia cherchent des subterfuges"
L'OPPOSITION REAGIT AUX PROPOS DES CHEFS DU RND ET FLN
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2016

«Ouyahia pense qu'il est plus facile de taper sur l'opposition que de répondre à Amar Saâdani.»
Le patron du FLN et celui du RND traitent l'opposition de tous les noms d'oiseaux. Une vraie guéguerre par médias interposés creuse davantage le fossé séparant l'opposition des partis au pouvoir. Ces deux partis semblent vouloir changer la nature des partis d'opposition en les transformant en formations d'allégeance au régime. En réaction à ces accusations, le porte-parole du RCD, Athmane Mazouz, a souligné hier que «tout le monde sait que ceux qui nous gouvernent, sont sans assises populaires. Il est clair, dit-il, que ceux-là sont déstabilisés par l'opposition de par ses propositions, ses actions sur le terrain et ses positions. Totalement absents, face à la crise multidirectionnelle et dangereuse qui guette le pays, en panne de perspectives, les chefs de ces partis cherchent des subterfuges en pointant du doigt l'opposition, car ils n'ont pas d'autre alternative que l'insulte gratuite et déplorable».
Selon le chargé des affaires politiques du MSP, Farouk Seradj «le discours développé par les Amar Saâdani et Ahmed Ouyahia est révolu et traduit l'impasse dans laquelle ils se sont enlisés». «Ces deux partis sous l'emprise de la
panique, et qui se livrent une guerre autour des considérations insignifiantes, étroitement personnelles liées aux postes de responsabilité, tentent de transposer leurs différends, en se lamentant sur le mur de l'opposition qui ne se préoccupe pas de leur guéguerre stérile», estime-t-il. «Cette invective gratuite démontre leur profession de foi selon laquelle le pouvoir aurait besoin d'une opposition forte», ajoute-t-il. En déplorant les accusations du secrétaire général par intérim du RND, il indique que «le terme de virus sied mieux à ces partis satellites créés dans les laboratoires du pouvoir et gravitant autour des cercles du régime».
De même, «ces partis ne peuvent prétendre mobiliser car, d'abord ils organisent des kermesses en guise de rassemblements politiques sans autorisation et ne remplissent les salles, qu'en recourant au déplacement des intrus et des citoyens payés pour y assister». «L'opposition n'est pas dupe et sait pertinemment que le régime n'est pas près de lâcher prise ni de céder ni même de donner une place pour l'opposition, comme il le prétend», a-t-on commenté. De son côté, le président de Jil Jadid, Soufiane Jilali, dira «il semble qu'Ahmed Ouyahia se trouve en mauvais état psychologique et du coup, il pense qu'il est plus facile de taper sur l'opposition que de répondre à l'acharnement méthodique de Amar Saâdani contre lui».
«Cet état des lieux de moeurs politiques, dénote que le pouvoir, sous la pression de l'opinion publique et de la rue, ne veut pas assumer sa gestion catastrophique qui dure maintenant depuis 15 ans», estime-t-il. Or, la situation est tellement grave qu'ils ne peuvent se donner une forme de cohérence en se retournant contre l'opposition», dit-il. «Ces partis qui sont des opposants dans les salons, sont incapables de mobiliser une poignée de personnes», a déclaré Amar Saâdani à une agence de presse allemande. Les principaux partis d'opposition algériens avaient boycotté le vote de la Constitution, un projet considéré comme le couronnement des réformes initiées par le président Bouteflika en 2011 sous la contrainte des révoltes arabes, revues à la baisse suite aux déviations de ces révolutions, puis relancées dans le sillage de la crise économique induite par la chute brutale des cours des hydrocarbures. Si ces partis s'inscrivent dans une ligne politique d'opposition, en revanche «le pouvoir en face ne tolère pas une conception politique autre que la sienne», indique-t-on.
L'opposition est-elle une illusion? Selon des observateurs, sa faiblesse et son manque de crédibilité rendent de plus en plus difficile un changement démocratique en Algérie. Sa compromission récente avec le pouvoir brouille terriblement sa crédibilité.
Dans un pays où l'action politique est presque interdite et sous contrôle, la mobilisation semble être dans l'impasse et n'est pas encore incarnée par l'opposition incapable de canaliser le message protestataire de la société et l'explosion de revendications socioéconomiques. L'aggravation de la crise de régime, l'ampleur de la crise économique ainsi que les coûts sociaux de cette crise requièrent de l'opposition nationale une mise en conformité de sa démarche avec les enjeux induits par la gravité des développements politiques, économiques et sociaux que le pays connaît. Les préparatifs du IIe congrès de l'opposition qui vise à élargir et consolider ses rangs autour du projet commun de transition démocratique, vont bon train..


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