Le nouveau boss de la FIFA promet plusieurs réformes Fin «politicien» et «stratège» en matière de gestion, de marketing et surtout bon juriste, Gianni, le candidat de la FIFA, est le seul à avoir foulé le sol algérien pour promouvoir sa candidature. Gianni Infantino, jusque-là numéro deux de l'UEFA, a été élu président de la Fédération internationale de football (FIFA) vendredi dernier à Zurich, avec 115 voix au second tour de l'élection, devant le Bahreïni Cheikh Salman, président de la Confédération asiatique (88 voix), le prince jordanien Ali (4) et le Français Jérôme Champagne (0). D'aucuns savent que ces «élections» d'une instance telle que la FIFA obéissent à des «stratégies» et surtout à une «politique» bien établie. Les Africains ont toujours voulu des changements y compris dans leur propre confédération, mais le «système établi» jusqu'à présent ne permet pas une telle «démocratie». Et en dehors du fait que ce sont les Européens qui ont gagné cette bataille de l'instance suprême du football mondial, ce qu'il faut retenir surtout, c'est cette «défaite cuisante» de la CAF du président Hayatou. On se rappelle bien que le président de la CAF avait donné comme directives aux associations représentant sa confédération de soutenir le Bahreïni Cheikh Salman. Et mieux encore, la veille des élections, soit mardi dernier, la Confédération africaine de football (CAF) a réitéré son soutien au Bahreïni Cheikh Salman pour l'élection présidentielle à la Fédération internationale de football (FIFA). «La position de la CAF a été exprimée le 5 février à Kigali et la CAF ne fera pas de commentaires sur les espoirs et les attentes des candidats», a fait savoir l'instance africaine dans un communiqué, publié par l'édition en ligne du quotidien sportif L'Equipe. Cette sortie de la CAF, faut-il bien le préciser car c'est d'importance dans cette «lutte» pour la présidence de la FIFA, est intervenue au lendemain de la déclaration faite par l'autre candidat à la présidence de l'instance mondiale, l'Italo-Suisse Gianni Infantino qui a assuré qu'il pensait obtenir la moitié des voix de l'Afrique même si la CAF soutenait son rival. «Je me sens très confiant concernant mes soutiens en Afrique. Je pense que j'aurai une majorité des votes africains», a-t-il déclaré au cours d'un déplacement au Cap (Afrique du Sud), à l'invitation de Tokyo Sexwale, également candidat. Or, il se trouve que plusieurs associations africaines n'ont pas voulu suivre cette directive du président de la CAF. Concernant l'Algérie, il faut préciser de suite que les relations entre le président de la CAF et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua se sont détériorées depuis que Raouraoua a été annoncé comme futur candidat aux élections de la CAF. Chasse gardée du Camerounais, ce fut donc la cause principale qui fait que Hayatou ne porte plus le président de la FAF dans son coeur. Mieux encore, il ne rate aucune occasion pour le «discrétiser» comme ce fut le cas surtout lors des élections pour l'organisation de la CAN 2017. L'Algérie était donnée favorite en puissance grâce à son solide dossier. Or, c'est le Gabon qui a été choisi dans les coulisses de la CAF. Cette situation explique donc bien la possibilité de voir l'Algérie ne pas suivre les directives d'un président de la CAF qui ne l'a jamais aimée. Fin «politicien» et «stratège» en matière de gestion, de marketing et surtout bon juriste, Gianni, le candidat de la FIFA, est le seul à avoir foulé le sol algérien pour promouvoir sa candidature. En effet, le numéro deux de l'UEFA, s'est déplacé en Algérie et plus précisément à Blida pour être reçu par le président de la FAF au Centre technique de Sidi Moussa avant d'assister au match Algérie-Tanzanie (7-0) le 17 novembre dernier. Ce geste a été bien apprécié par les Algériens. Et un respect mutuel entre lui et les Algériens a été donc noué. Il serait donc juste si Raouraoua aurait opté pour le choix de Gianni. Car, si tel est le cas, cela voudrait dire que le président de la FAF est beaucoup plus «réaliste» et plus «prévoyant» que le président de la CAF. Cette victoire de Gianni et de l'UEFA est donc une véritable défaite pour Hayatou et son instance. Et cela rappelle bien l'année 2002 où Hayatou s'était présenté à la présidence de la FIFA contre Blatter et à ce moment-là, Raouraoua avait bien choisi Blatter lui et plusieurs fédérations africaines. Ce qui veut dire qu'au sein de la CAF, Hayatou n'a pas pu «unir» les Africains, mais a plutôt procédé à des choix dont il paie depuis le prix et le dernier étant son soutien au Bahreïni Cheikh Salam qui vient de perdre contre Gianni. Espérons seulement que le président de la CAF tire les conclusions de ces «mauvais choix» pour rectifier sa «politique» et gagner en crédibilité, car c'est justement cette crédibilité de la CAF qui vient d'être touchée avec un choix «orienté» au lieu d'être le choix «démocratique» de l'instance africaine du football. Ainsi Gianni devient le 9e président de la FIFA depuis son existence en 1904. Ce juriste italo-suisse de 45 ans, qui succède à Joseph Blatter, en place depuis 17 ans, est élu pour un mandat de quatre ans. Il aura pour mission de restaurer l'image et la crédibilité de la FIFA, engluée dans la pire crise de son histoire, sur fond de corruption à grande échelle. «Nous allons restaurer l'image de la FIFA», a assuré le juriste italo-suisse, jusque-là numéro deux de l'UEFA. «Tout le monde doit être fier de la FIFA», a insisté l'ancien numéro deux de Michel Platini, qui s'est félicité de ce «grand signe de démocratie». «J'ai fait un voyage exceptionnel, qui m'a fait rencontrer beaucoup de gens fantastiques, beaucoup de gens qui aiment le foot, respirent le foot chaque jour, et beaucoup de gens qui méritent que la FIFA soit hautement respectée», a ajouté Gianni Infantino. «J'ai voyagé à travers la planète et je continuerai, a-t-il souligné. Je veux travailler avec vous tous, pour instaurer une nouvelle ère à la FIFA où l'on puisse de nouveau mettre le foot au centre du jeu.»