Une ambiance de fraternité et de convivialité a marqué la cérémonie de remise de médailles organisée au CCA. Une médaille de reconnaissance a été attribuée, samedi soir à Paris, à une dizaine de militants français qui ont clamé haut et fort le droit de l'Algérie à l'indépendance durant même la période de la révolution armée, connue par un acharnement colonial sans précédent. «Les amis de l'Algérie», convaincus par la justesse de la cause du peuple algérien, se sont organisés en réseaux de «porteurs de valises» dans le seul but de soutenir dès 1955 le dispositif logistique du FLN en France, ou en collectif d'avocats pour la défense des moudjahidine. Une ambiance de fraternité et de convivialité formidable a marqué la cérémonie de remise de médailles, organisée au Centre culturel algérien (CCA), en présence de membres du corps diplomatique algérien en France et du mouvement associatif. Parmi les 10 amis de l'Algérie décorés samedi soir, il y a lieu de citer surtout le père Robert Davezies, Hélène Cuenat, Kaminsky Adolfo du réseau Jeanson des porteurs de valises. Le créateur du premier réseau, Francis Jeanson, journaliste de profession, est coauteur, avec son épouse Colette, de l'ouvrage L'Algérie hors la loi qui, faut-il le signaler, constituait à l'époque une voix prépondérante, réclamant la légitimité de la cause algérienne et le droit incontestable du peuple algérien à son indépendance. C'était aussi (le livre) une sorte d'engagement avéré aux côtés de ce peuple opprimé et privé de sa liberté. Le collectif des avocats du Front de libération nationale était représenté par notamment M.De Felice Jean-Jacques ou Zavarian Michel qui ont défendu les moudjahidine du FLN-ALN aux côtés de nombre d'avocats algériens dont M.Mourad Oussedik présent à la cérémonie. Au sein de ce même collectif figurait jadis, le nom de M. Jacques Vergès, Roland Dumas et Benabdallah. Mme Mingasson Rolonde, militante active au sein de la Fédération FLN de France, a également été décorée de la médaille de reconnaissance, tout comme Andrade Nicod, Bolo Paule, Paupert Jean-Claude et Porchez Jean-jacques. Depuis 1955, date de la fondation du premier réseau clandestin, des groupes dans la clandestinité se sont organisés et fonctionnent autour surtout du philosophe Francis Jeanson et du communiste Henri Curie. Ces derniers déclaraient à l'époque ouvertement et sans réserve aucune le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. «Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français. La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres», clament haut et fort «les amis de l'Algérie» à l'adresse des colons. La lutte des Algériens pour la liberté et l'indépendance a été, incontestablement, assistée, sur le territoire hexagonal, par une kyrielle de Françaises et de Français appartenant à diverses couches sociales et qui, pour un certain nombre d'entre eux, ont milité activement à l'ombre de réseaux «FLN». On les nommait «les porteurs de valises» parce qu'ils étaient convaincus de la justesse de la cause du peuple algérien et qu'ils s'étaient surtout structurés, dès 1955, dans le dispositif logistique du FLN en France. A ces structures s'est ajouté le collectif des avocats qui s'était constitué pour défendre les membres du FLN.