«On avait envie de donner une autre image de Marseille, pas celle des problèmes de cité et de drogue, mais parler de familles, de sensibilité et de retour aux sources...», dira Kad Merad devant une assistance fort enthousiaste. L'Institut français a connu une belle effervescence mardi dernier et pour cause. La projection du film Marseille ayant eu lieu en présence des deux trublions Kad Merad et Patrick Bosso, acteur et co-rédacteur du film, a fait non seulement salle comble, mais a suscité bien du remue-ménage dans la salle qui a pris bien du plaisir à regarder ce film en riant à gorges déployées. La projection du film Marseille venait clôturer une dernière d'une série d'une trentaine d'avant-premières du film en France depuis sa sortie en mars 2016. Ce fut aussi l'occasion à l'IFA d'inaugurer son tout nouveau système de projection numérique (DCP) et de projeter Marseille et en qualité DCP (Digital Cinéma Package). Heureux comme un poisson dans l'eau, Kad Merad, qui en est à sa troisième réalisation avec ce long métrage est venu accompagné de son père Mohamed. «Je suis très heureux d'être en Algérie; je suis né en Algérie. Mes parents sont venus de Sidi Bel Abbès. Bien sûr venir projeter ce film ici en étant accompagné de mon papa, c'est important, c'est une émotion qui est enfoui. Evidemment venir avec son papa au pays natal pour montrer le film Marseille qui est un peu l'Algérie, ça me touche. Demain j'ai mes trois tantes et ma famille qui viennent déjeuner avec moi...» Dans ce film, avec Patrick Bosso, on a mis beaucoup de coeur, tout ce qu'on aime de cette ville-là. Quand on a eu la chance d'avoir travaillé avec de très bons metteurs en scène dont Danny B. Boon, à force de voir ces réalisateurs ça donne envie de raconter des histoires avec ma vision à moi et ça a donné Marseille. ça parle de famille, de sensibilité, de retour aux sources... La genèse vient de ma rencontre à Marseille avec Patrick pour parler de ces gens-là. On parle souvent de problèmes de cité, de drogue, mais pas assez de ces gens qui viennent là-bas en toute tranquillité avec les problèmes qui sont les leurs, ça parle de familles, d'amour, de sensibilité, de retour aux sources... On avait envie de monter une autre image de Marseille.» De quoi parle donc ce long métrage? Devant l'insistance de son frère Joseph, (alias Patrick Bosso)qu'il n'a pas revu depuis 25 ans, Paolo campé par Kad Merad, quitte le Canada, pour revenir à Marseille au chevet de son père accidenté mais qu'il croit entre la vie et la mort. Il part donc, son fils sous le bras revoir sa famille et se réconcilier avec son passé et les erreurs de sa jeunesse. Mais si le père leur donne du fil à retordre, ces retrouvailles vont lui permettre de renouer avec l'esprit de famille et son affection, faire une rencontre amoureuse et se réconcilier avec cette ville qu'il n'aurait jamais voulu quitter au fond. Drôle à mourir, le film dévoile deux grands comédiens qui parviennent à osciller entre l'humour et le jeu dramatique avec brio. Marseille, comme acteur principal, n'est jamais cette carte postale ou cette terre en feu et en flammes telles que rapportées parfois par les médias. La gageure de ce film comique réside justement dans son judicieux dosage des représentations sans tomber dans le cliché facile, même si Patrick Bosso en rajoute parfois, non sans accent. Il ne surjoue pas puisqu'il est l'un des rares qui a gardé franchement son accent du Sud. C'est en effet une histoire chaleureuse et pleine d'humanisme qui est racontée là avec toute la complexité que peut connaître une région comme Marseille. L'idée de la perte de mémoire du père après un accident est bien corollaire à celle du fils qui renoue avec son passé après l'avoir sciemment oublié. Mais l'appel des racines est plus fort et on n'oublie jamais d'où l'on vient semble souligner ce film en filigrane qui loin d'être moraliste, raconte les choses avec simplicité doublé de poésie dans les images et les émotions à fleur de peau. L'art de vivre à Marseille est bien ressenti et cela nous donne envie de retourner encore humer l'air marin de la Canebière et revoir les gens qu'on aime... il est bon de savoir que Kad Merad jouera prochainement dans un film d'un jeune de 30 ans appelé Rachid Amine. Un film qui sera tourné cette fois à Paris. Il campera le rôle d'un professeur de violon. Quatre films algériens en compétition 32e Festival international du cinéma «Vues d'Afrique» de Montréal Des films algériens seront en compétition au 32e Festival international du cinéma «Vues d'Afrique» prévu du 17 au 24 avril à Montréal (Canada), selon les organisateurs. Les longs métrages «Madame Courage» (2015) de Merzak Allouache et «Le puits» (2015) de Lotfi Bouchouchi, le documentaire «Fi Rassi rond-point» (Dans ma tête un rond-point, 2015) de Hassen Ferhani et le court métrage «Serial K.» (2014) de Amine Sidi-Boumédiène comptent parmi les films en provenance de 33 pays d'Afrique et d'Europe, en lice à ce festival. «El Djazaïr mon amour», un projet algéro-canadien composé de courts métrages de fiction et de documentaires est programmé hors compétition. Le long métrage de fiction «Les frontières du ciel» du réalisateur tunisien Farès Naâna sera projeté en ouverture de ce festival qui mettra le focus sur le cinéma de la Tunisie avec une présentation des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), partenaire de cette édition. Un hommage sera, d'autre part, rendu à la cinéaste canadienne d'origine haïtienne, Martine Chartrand. Le «Prix du développement durable» du festival sera décerné par l'Institut de la francophonie pour le développement durable à des cinéastes d'Afrique, des Caraïbes et d'autres régions du monde pour encourager la co-production. Fondé en 1984, «Vues d'Afrique» se veut une vitrine pour les cinéastes africains et un rendez-vous annuel pour la diffusion des productions artistiques sur l'Afrique, notamment dans le cinéma..