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Ennahar TV, Echourouk News, Dzair News et les autres 3 MAI JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE:BOUDEES PAR LES ANNONCEURS, LES CHAÎNES D'INFO S'IMPOSENT
Il y a de la concurrence dans l'air Depuis l'avènement de l'ouverture audiovisuelle au privé en 2012, plus de 30 chaînes privées occupent aujourd'hui notre paysage audiovisuel. En l'espace de trois ans elles sont devenues le grand acquis d'une «révolution arabe» que l'Algérie n'a pas connue. L'information libre et le ton critique étaient pourtant les deux paramètres qui ont poussé le pouvoir dans un premier temps à fermer le champ audiovisuel aux chaînes privées. La mauvaise aventure de Khalifa TV et Khalifa News, en 2004, avait contraint le gouvernement à mettre l'ouverture audiovisuelle en veilleuse. Mais en 2012, avec les «révolutions arabes» et surtout la facilité de trouver des espaces de diffuser à travers le satellite Nilesat, le champ audiovisuel s'est ouvert. Au lendemain du discours du président appelant l'ouverture médiatique aux chaînes privées, les patrons de journaux, les nouveaux riches et certaines fortunes se sont lancés dans l'aventure audiovisuelle. Très vite, deux pôles se sont investis dans ce domaine: le groupe Echourouk et le groupe Ennahar. Deux grands quotidiens arabophones qui ont souhaité se lancer dans le monde très compliqué et budgétivore de l'audiovisuel. C'est Ennahar TV qui s'est illustrée la première, en marquant de son empreinte sa présence dans le paysage médiatique algérien et régional ensuite. La télé privée d'Anis Rahmani s'est distinguée la première fois en diffusant des informations exclusives sur la riposte de l'armée à Tiguentourine, au point où les télévisions occidentales sont restées branchées sur Ennahar TV à la recherche de la moindre information. Après cet épisode, le JT d'Ennahar TV est devenu le plus regardé par les médias étrangers pour s'enquérir des dernières informations sur l'Algérie, sachant que la chaîne bénéficie de bonnes sources d'information. Mais la télévision Ennahar TV se sert de la polémique pour faire le buzz. Ainsi, l'émission Ensahouni, le programme religieux de la chaîne, provoque à la fois la colère et le succès grâce aux tribulations du premier télé-islamiste algérien cheikh Shemseddine, qui attire chaque jour plus de 3,6 millions de téléspectateurs. Ennahar TV est surtout une télévision de proximité. Elle a toujours été la première chaîne de télévision à donner l'information sur les tremblements de terre en Algérie, même à 3h du matin. A peine 10 mn après le séisme, le fil d'information de la chaîne commence à être diffusé. Selon certains sondages, le JT d'Ennahar TV capte l'intérêt de 8 millions d'Algériens. Le JT d'Ennahar TV, s'illustre par sa courte durée et surtout par son contenu. Il touche à tout, aussi bien à la politique qu'aux sujets anodins qui intéressent directement le téléspectateur algérien, comme la grève dans l'éducation, le cas d'un malade qui n'arrive pas à trouver un médicament ou des sujets sociaux qui sortent de l'ordinaire. Pour faire face à cette montée en puissance d'Ennahar TV, le groupe Echourouk qui reste branché dans le divertissement a créé en 2014 sa chaîne d'info, Echrourouk News, une chaîne qui va très vite marquer son passage avec des émissions phares comme Houna El Djazair de Kada Benamar ou encore Noukout ala el hourof de Leïla Bouzidi. Le patron d'Echourouk, Ali Fodil, s'est d'ailleurs illustré en donnant la chance à Khaled Derarni, pour lancer 19hINFO, le JT en français le plus regardé dans le paysage audiovisuel algérien. A côté d'elles, le groupe Haddad a misé sur un grand challenge, Dzair News, la chaîne d'info du groupe médiatique Haddad. Née au lendemain de la présidentielle d'avril 2014 sur les coulisses de la télévision à vocation électoraliste Wiam TV, cette télévision d'information a démarré comme une grande télévision, avec des moyens colossaux. Grande par le budget, puisqu'elle est financée par un grand groupe, Haddad. Elle emploie plus de 200 personnes. Parmi elles plus d'une soixantaine ont déjà travaillé à la télévision publique. Son directeur est un expert: Djamel Maâfa, l'ancien responsable de la rubrique économique et l'ex-responsable du syndicat Ugta de l'Entv. C'est un cadre connu pour sa droiture et son sens du dialogue. Aujourd'hui, Dzair News possède l'une des meilleures rédactions d'information en tamazight et en anglais. Elle envisage d'améliorer son rendu sur les autres angles de la chaîne. Malgré leurs coûts, les chaînes d'info n'apportent pas de publicité, mais enregistrent de l'influence dans certains clans du pouvoir. Quand certains ministres se disputent le passage sur Ennahar TV et Dzair News, et que certains chefs de l'opposition se disputent le passage sur Echourouk TV considérée comme une chaîne loin du cercle du pouvoir, cela signifie que ces télévisions existent et s'imposent.