L'offre demeure surabondante et le marché est inondé Les cours de l'or noir ont réagi défavorablement au déboulonnage de l'emblématique ministre saoudien du Pétrole. Après avoir donné l'impression de vouloir démarrer la semaine sur les chapeaux de roue, le baril a fini sur une baisse lundi dernier avant de tenter de se reprendre hier. Pour l'Algérie prise dans un tourbillon de questionnements et doutes quant à sa situation financière dont la détérioration s'est accélérée de façon exponentielle un redressement des cours de l'or noir ne peut que redonner un espoir, aussi minime soit-t-il, pour ne pas recourir à l'endettement extérieur. Retomber dans les griffes du FMI. Le pire des cauchemars. On n'en est pas encore là. Pour éviter ce scénario, il faudrait cependant que les prix du brut persistent dans leur ascension. Cela ne semble pas être le cas. Le baril qui avait enchaîné une série de quatre progressions hebdomadaires consécutives dans le vert, a terminé la semaine écoulée sur un rebond et démarré celle qui vient de débuter sous la barre symbolique des 45 dollars. Les conditions semblaient pourtant réunies pour qu'il évolue au-dessus de ce seuil. Parmi les facteurs qui devaient y contribuer il y a bien entendu les feux de forêts qui ravagent la région de l'Alberta, qui doivent se traduire par un ralentissement de la production pétrolière du Canada estimée entre 1 million et 1,5 million de barils par jour. Soit environ un quart de la production du pays de l'Erable. Le marché est toutefois resté focalisé sur l'information de la semaine: le limogeage du tout-puissant ministre du Pétrole du Royaume wahhabite Ali al-Nouaïmi. Comment allait-il se comporter? Les cours de l'or noir n'ont finalement pas réagi favorablement au déboulonnage de l'emblématique ministre saoudien du Pétrole dont la stratégie a surtout contribué à leur dégringolade. Ils ont nettement reculé lundi dernier en fin d'échanges européens alors qu'ils étaient largement orientés à la hausse en début de séance. Le baril de Brent de la mer du Nord s'est finalement replié de 1,54 dollar par rapport à la clôture de vendredi pour s'afficher à 43,83 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin cédait 1,12 dollar à 43,54 dollars. «Le changement de ministre du Pétrole en Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, peut être une des raisons (qui a fait) que les prix du pétrole ne soient pas parvenus à maintenir leur avance du début (des échanges)», indiquait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index. «On s'attend largement à ce que le successeur d'Ali al-Nouaïmi, Khaled al-Faleh, ancien P-DG du géant public Aramco, suive la stratégie de protection de parts de marché» portée à bout de bras par son prédécesseur, ajoutait-il. «L'Arabie saoudite va maintenir sa politique pétrolière stable», avait déclaré, le 8 mai, Khaled al-Faleh, le nouveau ministre de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières (Voir L'Expression du 9 mai). Les prix du pétrole semblaient vouloir reprendre leur tendance haussière, hier. Vers 11h00 (heure algérienne), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet se négociait à 44,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 70 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin grappillait 42 cents pour s'échanger à 43,86 dollars. Les cours de l'or noir ont replongé sous les 45 dollars. Pourquoi? «Les cours du pétrole ont dégringolé lundi sous le cours plancher de 44 dollars alors que se renforçaient les spéculations sur une hausse de la production saoudienne après le remplacement du ministre du Pétrole Ali al-Nouaïmi par (l'ancien) P-DG du géant public Aramco», expliquait Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. L'offre demeure surabondante. Le marché est inondé. Le baril n'arrive toujours pas à sortir la tête de l'eau.