Nos routes sont de plus en plus meurtrières Le bilan est très lourd et l'émotion de ces familles qui ont perdu leurs proches est encore plus grande. Hécatombe, terrorisme routier, criminalité routière, le résultat est le même. Des milliers d'Algériens, d'Algériennes, laissent leur vie sur les routes presque chaque jour. Hier, encore, un tragique accident de la route survenu vers 2h du matin sur la RN 23 au lieu-dit zone Djedar, commune et daïra d'Oued Morra à Laghouat, a fait 33 morts carbonisés et 22 blessés. Le bilan est très lourd et l'émotion de ces familles qui ont perdu leurs proches est encore plus grande. Il s'agit bien d'une collision entre un bus de transport de voyageurs et un camion poids lourd ayant provoqué un incendie, selon le communiqué de la Protection civile. «L'accident est survenu lorsqu'un autocar de transport de voyageurs, venant d'Oran et se dirigeant vers Ouargla, est entré en collision avec un poids lourd tôt hier matin, près d'Aflou, 31 des personnes mortes, ont été carbonisées, surprises dans leur sommeil par les flammes qui ont ravagé l'autocar en quelques minutes», précise la même source. D'après le communiqué, toutes les victimes ont été évacuées vers les services sanitaires d'Aflou dont le nombre est de 22 blessées prises en charge par les services de la Protection civile qui ont mobilisé d'importants moyens humains et matériels dépêchés sur les lieux pour porter aide et assistance aux victimes de ce terrible accident de la circulation constitué de 15 ambulances, quatre lance-eau et 19 équipes d'intervention. «Durant la période du 2 au 4 juin en cours plusieurs accidents de la circulation ont été enregistrés durant cette période dont 10 accidents s'étant soldés par 41 personnes décédées sur les lieux d'accidents et des blessures», indique le communiqué de la Protection civile. Un bilan qui s'ajoute, à la longue liste des victimes d'accidents de la route dont le nombre a dépassé 4 610 morts et 55.994 blessés et des pertes matérielles importantes. En effet, d'après les statistiques du ministère de l'Intérieur le nombre d'accidents de la route a accusé un recul de 14,20% par rapport à l'année précédente avec 55.000 accidents en 2015 contre 65.263 en 2014, mais le nombre de morts ne cesse d'augmenter d'un jour à autre, d'où la nécessité de revoir la politique et la stratégie des pouvoirs publics dans le domaine de la sécurité routière. Certes, les services de la sécurité affirment que le facteur humain est l'une des causes directes des accidents de la route. «Le sommeil et la fatigue de l'un des conducteurs des deux véhicules, pourraient être à l'origine de ce terrible accident»lit-on dans le communiqué. Mais la question qui se pose tourne autour du respect des consignes de sécurité et l'application de la loi sur la sécurité routière, pour faire face à ce phénomène, la loi doit être appliquée à la lettre, notamment, en ce qui concerne les poids lourds à travers l'installation des systèmes de mouchards ou le chrono-tachygraphe qui permet de contrôler la vitesse et les temps d'arrêt, afin d'éviter ce genre de comportements. Sinon, pourquoi adoptons-nous des textes de lois qui ne seront pas applicables sur le terrain? L'urgence est donc à l'application des différentes mesures de sécurité afin d'endiguer ce phénomène et de sauver des vies humaines, et aussi à l'accélération de l'installation de la délégation nationale de collecte de données, d'échange d'informations entre les différents intervenants dans cette action, la Gendarmerie nationale, le secteur de la santé, la police et autres. Une délégation qui aura pour mission la mise en place des mécanismes et dispositifs nécessaires pour la promotion de la sécurité routière avec également la révision du système de formation, d'évaluation des conducteurs et l'organisation des campagnes de sensibilisation pour espérer rattraper le retard enregistré dans ce domaine.