Abdelmalek Sellal au milieu de l'Orchestre symphonique national C'est avec l'Orchestre symphonique national (Osn), accompagné d'une pléiade de chanteurs algériens, que l'opéra d'Alger a donné son premier concert mercredi dernier devant une salle comble. L'inauguration de l'Opéra d'Alger, situé dans la commune d'Ouled Fayet (Ouest d'Alger) s'est effectuée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, de membres du gouvernement, de l'ambassadeur de Chine et des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Malgré deux heures de retard et une certaine désorganisation à l'entrée, le spectacle conduit sous la houlette du maestro Amine Kouider a réussi à faire oublier au public ces quelques désagréments en donnant à écouter et à voir une pléiade diversifiée de plusieurs genres musicaux algériens notamment et autres des plus connues musiques classiques savantes du monde. Sur scène, ils étaient une centaine de musiciens et choristes de l'OSN lesquels ont accompagné des figures de la musique algérienne à l'instar de Lila Borsali, Abbas Righi ou encore Samir Toumi. L'ouverture se fera par la chanteuse Nada Rihane qui interprétera «Mitlaka ouhibo biladi (comme toi j'aime mon pays)». Devant une salle comble, composée de gens de la culture entre autres, l'OSN a également joué des pièces du répertoire classique universel comme «Les noces de Figaro» de Wolfgang Amadeus Mozart, «Le lac des signes» de Piotr Tchaikovsky, «La Traviata» de Giuseppe Verdi ou encore un concerto pour piano de Sergueï Rachmaninov majestueusement interprété par la pianiste Louiza Hamadi. Seul bémol, le son qui ne semblait pas porter très haut lorsqu'on sait que les deux artistes interprétant «Les noces de Figaro», chantaient sans micro. Mais le final du morceau l'a emporté avec des salves d'applaudissements bien nourris tout comme le reste du répertoire concocté à cette occasion. Dans son allocution de bienvenue le ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi a fait savoir que la réception de cet espace «inédit en Algérie» était le fruit d'une «vision éclairée du président de la République Abdelaziz Bouteflika» et de la «coopération économique, politique et maintenant culturelle» entre l'Algérie et la Chine. Et de faire remarquer: «Ce nouveau pôle d'excellence» conforte le dernier amendement de la Constitution érigeant la culture en «droit fondamental» du citoyen, mais aussi l' «intérêt» de l'Etat algérien pour la culture comme «levier d'unification nationale et d'émancipation du citoyen». Considérant l'Opéra comme une discipline rassemblant tous les arts, le ministre de la Culture a appelé les artistes algériens à «dynamiser» ce nouvel acquis par des oeuvres de «qualité», un espace qui accueillera les plus grandes oeuvres universelles, a-t-il ajouté. «Notre pari est de faire de cet espace un lieu de distinction et de création. On souhaite qu'il devienne un espace stratégique culturellement vivant et de qualité. Aux artistes de tous bords de faire en sorte qu'il soit à la hauteur, en répondant aussi aux goûts de la nouvelle génération» aussi. Car l'opéra dira-t-il «est un langage de dialogue, le seul qui n'a pas besoin de traduction car dans la musique se rencontrent les cultures du monde et l'humanité». Il n'omettra pas de souligner que si l'Algérie possède aujourd'hui cet opéra cela n'a été possible que grâce à la Chine qui a été le premier pays à reconnaitre le Gouvernement provisoire d'Algérie. «Cet opéra témoigne d'un pas de plus dans le monde de la culture, qu'on espère sera suivi par d'autres dans ce secteur..». Pour rappel, l'opéra d'Alger se décline sur une superficie de 35.000 m2 pouvant accueillir 1400 places. L'Opéra d'Alger, dont la première pierre a été posée en 2012, est un don de la République de Chine d'une valeur de 30 millions d'euros et ce, à l'occasion de la visite d'Etat effectuée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Chine en 2006. L'infrastructure, disposant en plus de salles de répétitions et d'ateliers techniques, répond aux exigences universelles d'acoustique et de visibilité L'établissement «Opéra d'Alger» dirigé par Noureddine Saoudi, regroupe en son sein l'Orchestre symphonique national, le Ballet national et l'ensemble national algérien de musique andalouse. Un programme artistique a d'ores et déjà été initié, notamment en collaboration avec l'Onci, avec le spectacle de l'opéra de Pékin et plus tard de Bollywood.