les responsables, ont commencé très tôt à se retrousser les manches. La neige est de retour en Kabylie et les citoyens, échaudés par la dernière tempête, ont pris réellement peur. D'ailleurs, même les autorités, tant municipales que de wilaya, se sont montrées mieux armées et à même de faire face à toute éventualité. Hier matin, on a recensé que les écoles et collèges de la Kabylie ont fermé leurs portes, la majorité des enseignants habitant les villes et villages de montagne n'ont pu rejoindre leurs postes. Il en est de même pour les élèves qui ont préféré rester chez eux de peur d'être bloqués. A Boghni, la ville en elle-même était recouverte d'une fine couche, alors que les villages alentours, comme Assi Youcef, Beni Mendès, Beni Kouffi et Bounouh disparaissent sous un blanc manteau qui semblait assez épais. D'ailleurs, les citoyens de ces régions ont préféré rester bien au chaud et éviter de descendre sur Boghni. Au marché de Boghni, les personnes rencontrées, généralement celles habitant la ville, faisaient provision de victuailles. Moh, un citoyen, dira: «On a peur de rester, comme la dernière fois, toute une semaine sans légumes.» Du côté de Draâ El Mizan, la neige était aussi au rendez-vous, les voies de communication ne sont certes pas coupées, mais la circulation était, hier matin, assez difficile. La leçon de la dernière tempête a été en somme salutaire, les responsables ont vite fait de mobiliser les engins de travaux publics pour déneiger, afin que les populations ne soient pas bloquées. A Maâtkas et à Beni Douala, les routes ont également été déneigées, souvent avec les propres moyens des APC. Mais si les habitants de Maâtkas ne se sont pas «risqués» à descendre sur Tizi Ouzou, il reste que la circulation restait tout de même possible, même si elle était difficile et dangereuse. Un transporteur de voyageurs rencontré à Tizi Ouzou dira: «Descendre par ce temps est possible, mais les routes sont glissantes et on risque de déraper à tout moment. D'ailleurs, qui transporter ? Les citoyens ont préféré rester chez eux. Moi-même, je ne suis à Tizi Ouzou que pour rendre visite à un malade hospitalisé.» C'est dans les villes et villages de l'est de la wilaya que les choses étaient assez sérieuses. Ainsi à Zekri, Aït Zikki et Yakourène, la couche était assez épaisse. On parle pour Yakourène de plus de 40 cm. La circulation entre Yakourène et les villages était difficile et les autorités municipales se sont mobilisées pour essayer de faire face au problème. Tout le monde affirme cependant que jusqu'à hier midi, les choses étaient maîtrisables. Même s'il neige encore partout, il semble que la dernière tempête a servi de leçon à tout le monde. On a commencé à déneiger sans attendre. A Larbaâ Nath Irathen, le maire, contacté, dira: «La commune s'est mise tôt au travail, jusqu'à midi, les routes nationales et de wilaya ont été dégagées et les équipes de déneigement s'apprêtent à faire le même travail pour les chemins communaux et les voies d'accès aux villages. Les engins de travaux publics des privés ont été réquisitionnés et pratiquement, aucun village ne sera encore isolé d'ici à ce soir (hier soir, Ndlr).» En fait, c'est plutôt du côté des villages accrochés aux flancs du Djurdjura où la situation semble plus difficile. Cependant, il semble que la leçon a été bénéfique et les responsables, tant municipaux que de daïra et/ou de wilaya, ont commencé très tôt à se retrousser les manches. La Protection civile qui, comme la dernière fois, est toujours aux avant-postes, n'a pas manqué de se signaler par l'abnégation et le volontariat animant ses agents. La carte postale est certes belle, mais les gens ont en esprit l'angoisse des dernières tempêtes et se sont vite mobilisés pour faire face, dès les premiers flocons!