Même si le Proche-Orient a été au centre du message, il est certain que le sommet arabe et le GMO font partie des débats entre les deux pays. Désormais, il ne se passe plus un seul jour sans que de nouveaux éléments ne viennent confirmer le retour en force de notre pays sur le devant de la scène politique internationale. Ainsi, la nouvelle secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a-t-elle adressé hier un message extrêmement important à son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem. Le message a été remis hier à notre chef de la diplomatie par l'ambassadeur US à Alger, Richard W.Erdman. Dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience, l'ambassadeur américain a affirmé avoir évoqué avec M.Belkhadem «le processus de paix au Moyen-Orient», soulignant que «les deux parties ont convenu de la nécessité de soutenir ce processus et d'appuyer les parties concernées pour l'impulser». Cette convergence de vues, il faut le dire, s'arrête aux propos diplomatiques liés aux lieux communs puisque notre pays demeure foncièrement hostile à la politique expansionniste et velléitaire de l'entité sioniste, défendant toujours le droit du peuple palestinien à l'indépendance et à la création d'un Etat libre ayant pour capitale Al-Qods. C'est pourquoi, semble-t-il, Belkhadem a préféré éluder la question, préférant, dans sa déclaration, s'appesantir sur les relations bilatérales entre les deux pays, qui n'ont cessé de s'améliorer depuis l'arrivée de Bouteflika à la tête de l'Etat algérien. Notre chef de la diplomatie, à l'issue de cette audience, a en effet, qualifié les relations algéro-américaines de «privilégiées» aux plans politique, économique, sécuritaire ainsi qu'en matière de concertation entre Washington et Alger. Cela, avant d'ajouter qu'Alger et Washington oeuvrent à «hisser le niveau de (cette) coopération» à un niveau d'excellence. M.Belkhadem, qui a enchaîné sur les sujets chauds du moment, a indiqué que sa rencontre avec l'ambassadeur des Etats-Unis a également permis d'évoquer «les derniers développements survenus au Proche-Orient avant la conférence internationale sur la Palestine prévue prochainement à Londres». Il a ajouté, en outre, avoir évoqué avec M.Erdman les négociations en cours entre Palestiniens et Israéliens ainsi que la perspective offerte à la relance de l'initiative arabe de paix de Beyrouth. Ce plan de paix, faut-il le rappeler, est dangereusement remis en cause depuis le dernier attentat commis en territoires occupés, lequel aurait été planifié à l'échelle planétaire. Sharon n'a pas hésité à tenter d'enfoncer le clou en accusant directement la Syrie après que ce pays eut été fragilisé par l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafik Hariri, et les pressions qui en ont résulté sur Damas afin qu'elle rappelle l'ensemble de ses troupes stationnées. Notre pays, partisan inconditionnel du dialogue, demeure convaincu qu'il n'y aura point de salut ni de paix, en dehors de cette voie. C'est pourquoi le chef de la diplomatie algérienne a clôturé son intervention en indiquant que «cette rencontre a été une bonne occasion pour relever les opportunités offertes en faveur d'une avancée du processus de paix non seulement sur le plan palestino-israélien mais aussi dans les volets syrien et libanais». Le fait que notre pays soit consulté dans de pareilles questions est une preuve éclatante de son retour sur le devant de la scène diplomatique internationale. L'Algérie, en effet, a fini par être exclue de ce genre de questions, aux mains des Saoudiens et des Egyptiens alors qu'elle était incontournable durant les années 70. Ce retour en force n'est qu'une juste revanche de l'histoire puisqu'Alger s'est investie plus que tout le monde en faveur de la cause palestinienne, mais aussi de la paix dans toute la région proche et moyen-orientale.