Nourredine Bouterfa lors de la conférence de presse «L'Algérie en position de facilitateur lors de cette rencontre, jouera son rôle jusqu'au bout, car on est très flexibles sur les éléments d'un éventuel accord» La réunion informelle ou de concertation de l' Opep, qui se déroulera à Alger en marge du Forum international de l'énergie, qui se tiendra du 26 au 27 septembre au CIC d'Alger, programmé depuis 2014, est une opportunité dictée par l'urgence de traiter d'une problématique majeure liée à la stabilité du marché des hydrocarbures. Toutes les éventualités sont envisagées lors de cette rencontre. «Il n'y aura pas d'échec de la réunion informelle d'Alger», a assuré le ministre de l'Energie, Nourredine Bouterfa lors de sa conférence de presse tenue hier au siège de son département. «Si on arrive à un accord ou à déterminer les éléments d'un accord, c'est très bien aussi.» D'autre part «si un consensus se dégage, rien n'interdit que cette réunion se transforme, séance tenante, en réunion extraordinaire pour qu'une décision soit actée», a-t-il ajouté. L'Algérie a la faculté de pouvoir mettre autour de la table, lors de la réunion informelle de l'Opep, des membres du cartel, dont certains ont entre eux des problèmes d'ordre politique, comme l'Iran et l'Arabie saoudite, a-t-il indiqué. «L'Algérie en position de facilitateur lors de cette rencontre, jouera son rôle jusqu'au bout, car on est très flexibles sur les éléments d'un éventuel accord et très flexibles à la fois sur la réduction et le calendrier du gel de la production», dit-il. «L'essentiel aujourd'hui est d'amener les parties à faire le premier pas dans le cadre d'une décision de l' Opep, qui est condamnée à prendre une décision que ce soit à Alger ou ailleurs», a-t-il fait savoir. Le ministre a reconnu que «la question n'est pas simple car le mécanisme de prise de décision de l'Opep est extrêmement complexe, d'où l'impossibilité d'anticiper sur le résultat avant la tenue de cette réunion». Aujourd'hui tout le monde veut stabiliser le marché, une perspective qui doit passer par un accord ou la définition des éléments d'un accord», indique-t-il, en estimant qu' «on ne peut pas sortir les mains vides de cette réunion informelle». «Le règlement intérieur de l'Opep offre la possibilité de transformer la réunion informelle d'Alger en une réunion formelle pour peu que les membres de cette organisation acceptent», a noté le ministre. D'après Bouterfa, «les discussions lors de la réunion informelle d' Alger, dont la décision de son organisation est prise par le président de l' Opep, vont tourner autour de la situation du marché, permettant aux membres de donner leurs appréciations sur la problématique de la chute continue des cours des hydrocarbures». «Dans un contexte de prix bas dus à une surabondance de l'offre, les cours du pétrole risquent de chuter encore si le cartel ne se décide pas à limiter sa production», a indiqué le ministre. En citant les propos du responsable de Total, il dira qu' «aucune compagnie pétrolière ne pourra résister si les prix restent au-dessous de 50 dollars le baril», a prévenu le ministre. «Le bas niveau des cours engendre quotidiennement entre 300 et 500 millions de dollars de pertes pour les pays de l'Opep». «Des montants qui devaient aller à l'investissement et la recherche», soutient-il. Tous les pays de l'Opep sont «d'accord pour stabiliser les prix», a-t-il assuré. «C'est la responsabilité de chacun de faire des efforts». «La meilleure des solutions est un gel de la production du cartel», a-t-il préconisé. Il a expliqué que «l'Arabie saoudite, le plus gros producteur du cartel avec plus de 10 millions barils/jours, avait fait une proposition très responsable de revenir à sa production du mois de janvier 2016, soit une réduction de 500 000 barils par jour». Il a aussi assuré que «l'Iran souhaitait rejoindre un accord, même s'il cherche à augmenter sa production depuis la fin de la levée des sanctions internationales dans le cadre du dossier nucléaire». Le Vénezuela et l'Irak ont également soutenu l'idée d'un gel de la production. L'Opep regroupe 12 pays qui produisent près d'un tiers du pétrole brut pompé dans le monde et tentent d'influer sur les cours de l'or noir en coordonnant leur production.