Un personnel «non qualifié» a remplacé les conducteurs grévistes. Au moment où le pays traverse une crise économique due à une baisse drastique des prix du baril de pétrole, il est sage de se demander à qui profite réellement le mouvement de grève des employés de la Setram. Cette action pénalise grandement les citoyens, notamment les étudiants en cette période de rentrée universitaire, sans omettre les travailleurs devant emprunter ce mode de transport pour se déplacer vers l'est de la capitale et vice-versa. Pourtant, la Setram se veut conciliante en faisant dire par un responsable que l'entreprise «est à l'écoute des préoccupations et revendications, des «salariés», jugeant toutefois que cette grève est «illégale» car étant observée sans préavis légal comme le prescrit le Code du travail. Pour rappel, le ministre en charge du secteur, Boudjema Talai, avait dénoncé jeudi, à partir de Tipasa, et jugé cette grève surprise comme «illégale» car déclenchée sans préavis aucun comme il se doit et que les syndicalistes respectueux de la réglementation ne l'ignorent point et se doivent de respecter cette disposition avant toute action préjudiciable à l'Etat et au citoyen. Le directeur général de la Société d'exploitation des tramways (Setram) d'Alger avait pourtant assuré les travailleurs qu'une convention collective avec une grille des salaires pour les employés du tramway d'Alger, sera signée le 31 octobre prochain. C'est du moins ce qui a été fermement assuré aux travailleurs du réseau en grève illimitée, rappelle-t-on, depuis mardi dernier. Cette convention collective, qui répond à une série de revendications, dont justement la grille des salaires, sera présentée le 31 octobre prochain. Ladite convention prévoit en effet une grille des salaires au profit des 8000 travailleurs de la Setram», a-t-on précisé auprès de la société qui souligne que cette proposition «fait actuellement l'objet de négociations entre l'administration et les représentants des salariés». Pour parer un tant soit peu à ce mouvement, un personnel administratif et d'encadrement des divers réseaux du tramway d'Alger a été dépêché par la direction générale de la Société des tramways d'Alger (Setram) pour assurer un «service minimum» comme il se doit, face à la grève des travailleurs observée depuis quatre jours et qui...perdure. Les employés de la Setram, eux ne voient pas ça d'un bon oeil et dénoncent cette mesure qu'ils jugent pour le moins «inefficace» et «dangereuse». En effet, dans un communiqué transmis à notre rédaction, les employés grévistes de la Setram dénoncent la décision de la DG de la société qui a dépêché «un personnel administratif et d'encadrement» qui n'est pas «conducteur de métier et qui n'est absolument pas habilité à conduire sur la ligne d'Alger», pour assurer le «service minimum» en pareil cas. Les employés grévistes de la Setram adressent de sérieuses «mises en garde sur le danger que représente cette décision», qualifiée pour le moins d'hasardeuse» tant pour les usagers que pour les riverains de la ligne. Cependant, cette grève sauvage a eu pour conséquence immédiate «l'inévitable accident matériel survenu hier au niveau de la rue de Tripoli (Hussein-Dey)». Aucune victime n'est heureusement à déplorer, relèvent les signataires du communiqué qui fait état de cet accident. Les grévistes demandent à la tutelle de «suspendre (...) cette mesure périlleuse qui met en danger les voyageurs avant que d'autres dégâts plus graves ne se produisent». La justice a été saisie pour «constater l'illégalité de la grève», a fait savoir la Setram qui précise que des mises en demeure avaient été envoyées aux grévistes, les sommant de rejoindre leurs postes, faute de quoi des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement seraient prises à leur encontre. Le communiqué des travailleurs grévistes souligne de son côté que «l'ensemble des revendications socioprofessionnelles (grille des salaires, convention collective, sécurité...) a été sans cesse exprimé par les employés depuis plus de quatre ans», sans suite aucune, regrette-t-on. Le communiqué révèle par ailleurs que la DG de la Setram a eu plutôt recours à la «marginalisation, au harcèlement moral des employés et au licenciement abusif de certains...». Les employés grévistes estiment et persistent à penser que leurs revendications ne sont pas «illogiques et infondées», comme l'affirmation attestant que les conducteurs «réclament moins d'heures de travail».