Troisième grief évoqué, la participation - importante, voire décisive - des citoyens issus de la communauté à l'étranger, particulièrement en France, aux victoires de l'Equipe nationale sur divers continents. Comme un cri de dépit rageur, un communiqué de l'Amicale des anciens internationaux de football (AAIF), présidée par Ali Fergani, est tombé mardi dernier à bras raccourcis sur le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, critiquant véhemment sa gestion de l'Equipe nationale. D'abord, le premier reproche a trait à la méthode Raouraoua dont le choix de deux sélectionneurs consécutifs aura été, c'est le moins qu'on puisse dire, malheureux. Rançon d'une politique «personnelle», ce double échec est évidemment incontestable et là, on ne peut que donner raison à l'AAIF qui renvoie aux stratégies sous d'autres cieux où les dirigeants consultent à tout-va et disposent de commissions ad hoc pour les orienter et, le cas échéant, les conforter dans leur choix. Si une commission existe bel et bien au niveau de la FAF, elle n'a d'autre prérogative que celle d'entériner les décisions du président qui, disent ses détracteurs, a la prétention de détenir une science infuse des choses du ballon rond. Autre reproche, non moins fondé, celui qui concerne l'absence d'une politique en direction des clubs de football à travers le pays, toutes divisions confondues. Mais là, le reproche est un peu sommaire car Raouraroua ne saurait être tenu pour unique responsable de la faillite du sport national. Voici trois décennies, il y avait une organisation stratifiée, avec des championnats scolaires et universitaires, qui permettait d'identifier les champions en herbe et nourrissait par la même les futures sélections au plus haut niveau. La disparition méthodique, si j'ose dire, de cette superstructure incombe au secteur concerné de la jeunesse et des sports, mais pas seulement. Le désastre est beaucoup plus global et concerne tout un pan de la politique d'ensemble des gouvernements qui se sont succédé depuis les années quatre-vingt. L'état mortifère de l'Education nationale est à lui seul un indicateur pertinent de cette descente aux enfers d'une pratique sportive, disparue avec la décennie noire, de tous les établissements. On peut concéder à l'AAIF, néanmoins, que des efforts auraient pu être consentis, depuis l'année de l'Algérie en France, pour dépenser quelques deniers en cette direction. Troisième grief évoqué, la participation - importante, voire décisive - des citoyens issus de la communauté à l'étranger, particulièrement en France, aux victoires de l'Equipe nationale sur divers continents. Que cela déplaise à l'AAIF, soit. Mais qu'elle s'autorise à contester cet engagement massif, remettant en cause le principe même de la citoyenneté et de l'identité nationale, voilà qui me semble particulièrement grave! Il y a trente ans, nous nous sommes battus, avec les dirigeants de l'Amicale des Algériens en Europe, tels que le regretté Abdelkrim Souici, pour arracher le droit à la binationalité pour toute une jeunesse laissée pour compte, marginalisée dans les ghettos de Venissieux, Vaulx-en-Velin et ailleurs où elle n' avait d'autre choix que celui des rodéos et servait de punching-ball aux francs-tireurs du Front national. C'est une fierté, aujourd'hui que de voir leurs petits frères et soeurs prendre le chemin du drapeau national, la main sur le coeur, et suer sang et eau «pour que vive et triomphe l'Algérie». Non, Monsieur Ali Fergani, si «l'Equipe nationale est composée à 90% de binationaux», ce n'est pas parce qu'on a d'autres choix en fonction des mérites, mais bien parce que nous avons la chance de disposer d'une carte maîtresse que bien des pays nous envient. Mais c'est le propre des Algériens de décrier ce qui les dérange et à tort, parce que si l'AAIF veut partager le gâteau, à la table de la FAF, ce ne sont pas les binationaux qui l'en empêchent, soyez-en sûrs!... Réunion du Bureau Fédéral de la FAF Le futur sélectionneur devrait être présenté aujourd'hui Le Bureau fédéral de la FAF tiendra aujourd'hui (10h) une réunion au Centre technique de Sidi Moussa à laquelle assistera «probablement le futur entraîneur de la sélection algérienne», a-t-on appris auprès de la FAF hier. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui a avancé la date de cette réunion mensuelle, devrait présenter à ses pairs le successeur de Milovan Rajevac, «dont le nom est néanmoins gardé au secret», a précisé la même source. La sélection algérienne est sans entraîneur depuis le 11 octobre dernier après le départ du Serbe Rajevac au surlendemain du nul concédé à domicile contre le Cameroun (1-1), dans le cadre de la 1ère journée des éliminatoires du Mondial 2018. Raouraoua était tout proche de conclure avec le Belge, Marc Wilmots, mais ce dernier a décliné l'offre lundi dernier. Pour leur deuxième match dans les éliminatoires du Mondial 2018, les Verts affronteront le Nigeria, vainqueur en déplacement face à la Zambie (2-1) lors de la première journée, le 12 novembre prochain dans la ville d'Uyo.