Les zaouïas jouent un rôle important dans la société algérienne L'invasion des idées est la voie que privilégient plusieurs forces du mal à travers le monde pour envahir des peuples et déstabiliser des pays. La préservation de la stabilité et de la sécurité de l'Algérie n'est pas, selon Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, uniquement la mission de l'Armée nationale populaire (ANP), mais aussi celle des zaouïas. Ce dernier, qui intervenait jeudi dernier à Alger à l'ouverture d'une journée sur le rôle des zaouïas dans «le renforcement de l'unité nationale et la préservation des valeurs de la révolution du 1er Novembre 1954», a appelé énergiquement les cheikhs des zaouïas à «oeuvrer à mettre en échec les complots visant l'Algérie et le monde musulman et à ne pas tomber dans le piège du néocolonialisme pour la division de la nation musulmane en entités sectaires». Mohamed Aïssa, qui n'appelle pas, rappelons-le, pour la première fois ses cadres à assumer cette mission, a lâché tout de même un nouveau terme à cette occasion. Celui de néocolonianisme. Le ministre qui est bien placé pour savoir que l'Armée nationale populaire est en mesure de faire face militairement à toute force étrangère visant la déstabilisation de l'Algérie, a préféré sciemment utiliser le mot néocolonialisme, afin d'interpeller justement les cheikhs au défi qu'ils doivent relever, à savoir la lutte contre l'invasion des idées. Celle-ci est la voie que privilégient en ce moment plusieurs forces du mal à travers le monde pour envahir des peuples et déstabiliser des pays. L'Algérie, étant immunisée jusque-là, a intérêt d'après Mohamed Aïssa, à renforcer cet acquis. Pour jouer ce rôle, il n'y pas d'autres personnes mieux indiquées que les cheikhs dans les zaouïas et les imams dans les mosquées, les cheikhs et les imams, parce qu'ils sont en contact permanent avec la société, et parce que aussi les idées qui menacent le plus la stabilité et l'unité des Algériens sont plutôt d'ordre religieux. Le temps des idées appelant à la révolte, est révolu. Le danger, tout le danger, de nos jours, provient des idées religieuses, particulièrement dans la religion musulmane réputée pour être l'une des religions les plus controversées, du point de vue de la multitude de ses courants. C'est pourquoi le ministre a précisé aux cheikhs de se focaliser contre les idées ciblant le référent religieux des Algériens, en l'occurrence le courant malékite prônant la voie de la Sunna et de la djamaâ. «l'Algérie n'a eu, à travers toute son histoire, d'autre doctrine que la Sunna et la djamaâ», rappelle-t-il. Ce courant, qui a pu préserver l'Algérie du mal appelé à tort le printemps arabe et «contribuer à l'ancrage du sens patriotique et l'esprit de lutte contre le colonialisme et la préservation de l'authenticité de la nation pendant de longues décennies», doit être préservé davantage par les cheïkhs et les imams lors des séances de prédication et des prêches du vendredi contre notamment la propagation des sectes religieuses en Algérie. D'autant plus que certaines sectes ont pu se faire connaître en Algérie via certaines chaînes de télévison, à l'image de la secte Al Ahmadyya et le wahhabisme. D'ailleurs, plusieurs membres de ces deux sectes ont été mis sous les verrous ces dernières semaines en Algérie. Le dernier coup de filet qui a été réussi par les forces de l'ordre, est celui orchestré à M'sila, dans la daïra de Sidi Ameur, où six personnes ont été arrêtées par les services de sécurité. Cette opération intervient un mois après l'arrestation de 24 autres personnes appartenant à la même secte dans la wilaya de Skikda. Outre les sectes de la religions musulmane, les cheikhs et les imams, a laissé entendre le ministre, doivent aussi faire face à l'évangélisation. La propagation de cette dernière pourrait aussi s'avérer un facteur de division entre les Algériens.