Yazid Benmouhoub, directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs (Sgbv), a un plan pour faire de la Bourse d'Alger un outil de financement de l'économie. Actuellement, il se dit confiant dans l'essor prochain de la Bourse d'Alger qui présente aujourd'hui une très faible capitalisation de 45,62 milliards de dinars (390 millions d'euros) avec seulement cinq entreprises cotées. Il faut dire que l'Algérie a raté de nombreuses occasions pour coter davantage d'entreprises. Huit entreprises publiques algériennes auraient pu être introduites en Bourse en 2015 après la validation du Conseil des participations de l'Etat et le président de la Commission de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Abdelhakim Berrah, en avait même fait l'annonce dès 2014.Il s'agissait de trois cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), dont l'une a échoué son examen de passage cette année, d'une banque, le Crédit populaire d'Algérie (CPA) à propos de laquelle le gouvernement a reculé. Il reste encore de l'espoir pour Cosider Carrières, filiale du groupe public du Btph Cosider, de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (Caar) et de l'entreprise Hydro-aménagement. Quant à l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, la situation demeure floue. Les huit candidats publics à l'introduction en Bourse devaient initialement proposer leurs actions au public au deuxième trimestre 2014, mais l'opération est reportée probablement pour 2017. D'autres entreprises privées se trouveraient, quant à elles, à un stade très avancé dans leur processus d'introduction en Bourse. Mais l'attente dure depuis 2014 comme l'avait annoncé le président de la Cosob au cours d'un précédent colloque du conseil scientifique de l'institution. La DG de la Bourse veut que l'institution créée en 1997 qui reste la plus petite place boursière de la région Mena soit à nouveau dynamisée même si elle ne compte actuellement que cinq titres cotés sur le marché, à savoir ceux de la chaîne EGH El Aurassi, du groupe pharmaceutique public Saidal, d'Alliance Assurance et de NCA Rouïba ainsi que de Biopharm. Les patrons comme le P-DG d'Alliance Assurance, Hassen Khelifati, et celui de NCA, Slim Othmani avaient même indiqué que le retrait de la Bourse faisait partie des options envisagées par leurs compagnies en raison de l'inadéquation de la santé financière de leurs entreprises avec la valeur du titre sur le marché boursier. Les entreprises hésitent alors à se diriger vers la Bourse ce qui compromet le plan pour faire de la Bourse d'Alger un outil de financement de l'économie. Dans ce cadre, Lyès Kerrar, le P-DG de Humilis Finance, recommande, comme beaucoup d'acteurs de la Bourse d'Alger, de «libérer complètement l'évolution des cours. Il faut juste laisser le marché fonctionner et arrêter avec les règles paralysantes», affirme-t-il.