L'Académie algérienne d'allergologie (AAA) devant tenir son premier congrès les 16 et 17 décembre aujourd'hui. L'évènement qui sera abrité par l'hôtel Hilton à Alger, a été précédé par une série de cours donnés, notamment à Alger, Constantine et Laghouat. C'est ce qu'ont rappelé le Pr Ghernaout Merzak, président de l'AAA et également chef de service pneumo-phtisiologie à l'hôpital de Rouiba et en immunologie, le Pr Réda Djidjik à la Faculté de médecine d'Alger et actuel secrétaire général de l'AAA. L'Académie réunit 10 spécialités en son sein et ambitionne de promouvoir l'allergologie en Algérie tout en assurant la formation continue des étudiants aussi bien que celle des paramédicaux, des généralistes et des spécialistes. «Il est impératif de restituer la valeur et le rôle du médecin généraliste ou de famille au système de santé national, car c'est lui qui a le premier contact avec le malade», a dit à ce titre le Pr Ghernaout. Celui-ci a annoncé que le congrès s'articulera autour de deux thèmes principaux, à savoir l'allergie respiratoire et l'allergie alimentaire. Il est prévu 11 ateliers par spécialité, dont l'EFR et l'affichage de 60 posters avec une cinquantaine de communications. Figurent en outre au programme, une session anglophone et une session pour les paramédicaux. «Il est essentiel de s'adresser à toutes les blouses blanches, tous grades confondus car le staff médical constitue une unité», a souligné le même professeur. Le congrès a lieu alors que les maladies sources d'allergies comme les rhinites allergiques connaissent une exacerbation comparativement aux années 1990. Ainsi, leur prévalence passe de 9,5% à 20%, voire 30%, ce qui en fait un véritable problème de santé publique. A telle enseigne que les services spécialisés ne désemplissent pas dans les hôpitaux, est-il signalé. L'asthme, maladie chronique, présente quant à lui une prévalence de 4%. Mais pour parler chiffres et statistiques, le Pr Ghernaout appelle à la création de centres datas à l'échelle nationale, qui permettraient de fournir des chiffres par région afin de constituer un fichier national fiable des maladies allergiques et plaide en outre pour un protocole unifié face à ces maladies comme c'est le cas pour la tuberculose, par exemple. Le président de l'AAA revient sur l'importance des chiffres et des statistiques et souligne la nécessité de travailler ensemble dans ce sens. Selon lui, des chiffres clairs dicteraient le quota de médicaments à produire. Il a enfin ajouté que l'information à tous les niveaux joue un rôle déterminant dans la prévention de ce type de maladies. Il a alors rebondi sur le fléau du tabac face auquel il invite à une application stricte de la loi pour interdire de fumer dans les lieux publics. Le Pr Ghernaout se réjouit enfin de voir que l'asthme bronchique est reconnu par la Cnas comme maladie chronique et est pris en charge par cette dernière en matière de frais de soins et de médicaments.