L'année 2016 a été marquée par des arrestations, tortures et assassinats des opposants à l'occupation israélienne, des restrictions des libertés et la poursuite de construction des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés, a indiqué un rapport annuel d'Amnesty International. Dans son évaluation des droits de l'homme dans le monde pour 2016, l'ONG a relevé que les forces d'occupation israéliennes ont tué illégalement» 110 civils palestiniens, dont des enfants, dans des exécutions extrajudiciaires, et ont arrêté plusieurs milliers qui s'opposaient à la poursuite de l'occupation militaire israélienne. Plusieurs centaines de personnes ont été placées en détention administrative et des actes de torture et d'autres mauvais traitements étaient régulièrement» infligés aux détenus, en toute impunité, affirme le document. Le nombre de personnes détenues depuis octobre 2015 était le plus élevé depuis 2007. On en dénombrait au moins 694 à la fin d'avril 2016. Des détenus ont observé des grèves de la faim prolongées à titre de protestation. L'administration israélienne a, par ailleurs, continué de construire des colonies illégales en Cisjordanie, cherchant à régulariser des colonies construites sur des terres volés à des Palestiniens». Elle a aussi imposé des restrictions sévères» à la liberté de circulation des Palestiniens en fermant des zones. Parallèlement, les autorités israéliennes ont continué de procéder à des expulsions forcées et à des démolitions d'habitations palestiniennes. En Cisjordanie, El-Qods-Est compris, 1 089 habitations et autres bâtiments, un nombre sans précédent», ont été détruits en 2016, et au moins 1 593 personnes ont été expulsées de force, relève l'ONG. Le rapport souligne également qu'en 2016, l'occupant israélien a maintenu le blocus militaire de la bande de Ghaza qui dure depuis 10 ans, imposant une sanction collective aux 1,9 million d'habitants. Les contrôles israéliens visant les personnes et les biens entrant à Ghaza ou en sortant, nuisaient à l'économie palestinienne et entravaient sa reconstruction après les attaques de 2014. Depuis cette date, quelque 51.000 personnes étaient toujours déplacées et des civils ont continué d'être tués ou blessés par des munitions utilisées lors des attaques. Les forces israéliennes ont également continué d'imposer une zone-tampon» à l'intérieur de la frontière de Ghaza, tirant à balles réelles sur des Palestiniens qui y avaient pénétré ou s'en étaient approchés. Quatre personnes ont ainsi été tuées et plusieurs autres ont été blessées, souligne le rapport. En Cisjordanie aussi, les autorités israéliennes limitaient strictement la liberté de circulation des Palestiniens, de manière discriminatoire, particulièrement aux alentours des colonies israéliennes illégales Le rapport mentionne que plus de 1 000 plaintes avaient été enregistrées depuis 2001, mais, les autorités israéliennes, dans une tendance générale d'impunité, n'avaient ouvert aucune enquête judiciaire en 2016. Elles ont eu recours, par contre, à une série de mesures restrictives, à l'encontre des défenseurs des droits humains qui dénonçaient la poursuite de l'occupation israélienne des territoires palestiniens, dont des ordonnances militaires prohibant des manifestations. Ceux qui ont aidé des ONG spécialisées dans la défense des droits humains dans leur action auprès de la Cour pénale internationale (CPI) ont reçu des menaces de mort, affirme le rapport. Amnesty s'indigne également, qu'après plus de deux ans des attaques illégales contre Ghaza ayant tué 1 460 civils palestiniens, les autorités israéliennes n'avaient mis en accusation que trois soldats, pour pillage et obstruction au bon déroulement d'une enquête. En août 2016, pas moins de 12 enquêtes ont été classées, bien que des éléments aient démontré que certains faits devaient faire l'objet d'investigations en tant que crimes de guerre», relève Amnesty. Les enquêtes menées par l'armée israélienne n'étaient ni indépendantes ni impartiales et elles ne rendaient pas justice aux victimes. Dans la plupart des cas, les membres des forces israéliennes qui tuaient illégalement des Palestiniens n'étaient pas amenés à rendre compte de leurs actes, dénonce le rapport.