«Un cahier des charges régissant l'importation des pièces détachées sera soumis prochainement au gouvernement», a annoncé le ministre de l'Industrie et des Mines. Fini l'importation du camelot. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb veut mettre un terme à l'anarchie qui règne dans le marché de la pièce détachée. Vu que le marché est inondé par la pièce dite «Taïwan», le premier responsable du secteur met le holà. «Un cahier des charges régissant l'importation des pièces détachées sera soumis prochainement au gouvernement», a annoncé hier le ministre lors de sa réponse aux préoccupations des sénateurs sur le projet de loi portant sur la métrologie. Invité à donner plus de détails sur cette question, en marge de la séance, Abdessalem Bouchouareb a expliqué que ce cahier des charges va obliger les concessionnaires à conclure des accords avec les producteurs des pièces détachées et les concessionnaires qui ont l'agrément pour importer des produits de qualité. Il a cité l'exemple de Volkswagen qui produit, certes, des pièces détachées, mais pas la totalité. «La relation doit être directe entre le concessionnaire et les producteurs ou ceux qui ont des agréments, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas d'intervenant», a-t-il clarifié en estimant que cela va permettre d'assurer une transparence dans les produits importés et assurer également la sécurité des citoyens. L'hôte des sénateurs a fait savoir que l'importation coûte cher à l'Etat. «Nous importons environ 800 millions de dollars de pièces détachées par année», a-t-il avancé estimant que ce montant est important. Ce n'est pas tout. «La pièce détachée est à l'origine des accidents de la route que nous enregistrons au quotidien», a reconnu le ministre en guise de conviction. Abdessalem Bouchouareb n'en finit pas de surprendre les concessionnaires. Après l'obligation d'investir dans le secteur automobile, le ministre contraint les opérateurs automobiles à importer la pièce de rechange auprès des fabricants et des opérateurs agréés. Interrogé sur le retrait des agréments des concessionnaires qui n'ont pas répondu à l'obligation d'investir, le ministre a précisé qu'une réunion interministérielle se tiendra prochainement pour valider les décisions de son secteur. «Ça ne sera pas une décision unilatérale», a-t-il confirmé en expliquant que son département va proposer et donner des arguments pour arriver à une décision globale qui touchera tous les concessionnaires. Sachant que les importations dans le secteur de l'automobile pèsent lourd sur la balance commerciale du pays, le gouvernement veut à tout prix soumettre ce secteur à un type de régime en imposant les licences pour maîtriser les importations des véhicules. Au sujet du projet Peugeot, le ministre n'a pas voulu revenir sur le cas. «J'ai répondu plusieurs fois sur cette question, eux ils connaissent la réponse», a-t-il affirmé en faisant allusion au partenaire français. Par ailleurs, à propos de la prochaine tripartite, le ministre a affirmé qu'il présentera le bilan de son secteur. Il a cité à titre d'exemple, l'augmentation de l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) des entreprises de 24% ce qui démontre l'efficacité des mesures prises dans la loi de finances 2015 et 2016. Aussi, le nombre des entreprises créées a augmenté de 6% lors du premier semestre 2016. «Même l'Agence nationale de l'emploi témoigne de la création des postes d'emploi», a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre a assuré que le système de la métrologie présenté dans le projet de loi est inspiré du système international en matière de métrologie. «La loi sur la métrologie élargit le champ d'application à plusieurs secteurs, entre autres la santé», a-t-il certifié.