Le cheikh s´en est pris à la mauvaise gestion dans le pays malgré une aisance financière jamais égalée. Après une période de léthargie imposée par la crise interne que subit, depuis une année sa formation, Abdallah Djaballah, multiplie les sorties de terrain. C´est la deuxième sortie qu´il effectue à l´est du pays après le meeting qu´il a organisé le 19 mars dernier à Constantine. C´est à partir de Jijel, où il a animé, jeudi passé, un rassemblement que le président du mouvement El Islah s´est attaqué à la politique du gouvernement, aux partis de l´Alliance présidentielle et à certaines lois votées par l´Assemblée. Pour la crise qui ébranle son propre parti, Djaballah n´a pas été prolixe. Il a à peine effleuré la question affirmant que "ce dossier est définitivement clos" et que "les problèmes internes ont été surmontés" sans plus de précision. Il est évident que le leader d'El Islah tente de resserrer les rangs de ses fidèles à quelques jours d´un rendez-vous important. En effet, le 2 mai prochain, le parti El Islah organisera une rencontre des cadres pour, dit-on, "dépasser définitivement la crise". Il a d´ailleurs appelé, lors de ce rassemblement à Jijel, ses militants à "être toujours optimistes et à ne pas abdiquer même en cas d´échec dans leur mission". Djaballah à qui on a toujours prêté l´incarnation de la tendance islamiste légale la plus proche du FIS dissous, a renoué avec le discours oppositionnel dur. En fin tribun, il s´en est pris à la mauvaise gestion qui règne dans le pays malgré une aisance financière jamais égalée. «Cette mauvaise gestion est l´un des innombrables maux de notre pays», a-t-il martelé avant d´avertir que les acquis démocratiques de l´Algérie sont en régression". Sur ce chapitre, Djaballah, n´a pas ménagé l'Alliance présidentielle qu'il qualifiera de véritable danger pour la démocratie. Le leader d'El Islah fustigera aussi les amendements apportés au code de la famille et le nouveau code de la nationalité, des lois votées "sous la bénédiction de cette même Alliance". Il a averti que le nouveau code de la nationalité ouvre les portes au retour des pieds-noirs en Algérie. L´orateur s´est par ailleurs opposé au rétablissement du week-end universel puisque " chaque nation a son propre week-end et nous, les musulmans, avons le vendredi ", a-t-il souligné. Cette rencontre qui s´est tenue à la salle Chahid-Hamlil (ex-Soummam) en présence des militants et sympathisants, a permis au leader d´El Islah de réaffirmer la position et le point de vue de son parti à l´égard de l´initiative du président, portant amnistie générale. Il a affirmé que "la paix et la sécurité sont les conditions sine qua non de la réussite de toute entreprise de développement, voire d´existence". S´agissant des questions économiques, notamment la mondialisation et la privatisation, Djaballah a réitéré l´attitude de son parti notant que ces changements ont impliqué "une hausse du chômage et de la pauvreté, une dépréciation du dinar et engendré d´autres fléaux sociaux". Lors d´un point de presse, organisé en marge de son meeting, Djaballah a également répondu aux questions relatives au dialogue gouvernement-archs et donné son appréciation quant à la récente visite du chef du gouvernement à Beni Douala, le village où a été assassiné le jeune Guermah Massinissa (Tizi Ouzou). Pour lui, cette visite ne pourra pas panser les blessures d´une crise qu´il faut traiter avec"l´esprit du droit et où la justice doit prévaloir".