Amirouche fait partie des valeureux colonels que la wilaya de Tizi Ouzou a donné à la révolution Il y a 58 ans, le colonel Amirouche tombait au champ d'honneur à Djebel Sidi Thameur (Boussaâda), en compagnie d'un autre héros de la révolution, Si El Haouès. C'était le 29 mars 1959. Ils étaient très nombreux, hier, à avoir fait le déplacement au village Tassaft Ouguemoun (commune d'Iboudrarène) dans la wilaya de Tizi Ouzou afin de prendre part à la commémoration du 58e anniversaire de la mort du colonel Amirouche, tombé au champ d'honneur à Djebel Sidi Thameur (Boussaâda), en compagnie d'un autre héros de la lutte de Libération nationale, Si El Haouès, le 29 mars 1959. La commémoration a été organisée par la Fondation colonel Amirouche, que préside le fils du héros de la révolution algérienne, Nordine Aït Hamouda. Ce dernier était d'ailleurs présent à la cérémonie d'hier ainsi que des représentants de l'Organisation nationale des moudjahidine, des fils et filles de chouhada de la wilaya de Tizi Ouzou, le secrétaire général de la wilaya, accompagné d'une forte délégation, ainsi que des citoyens et des élus à divers niveaux. C'est au niveau du carré des Martyrs du village Tassaft Ouguemoun, que ce rendez-vous avec l'Histoire a été donné. Les dizaines d'hôtes de Tassaft qui a donné naissance à Amirouche, mais aussi à un nombre important d'autres martyrs, ayant contribué à libérer l'Algérie du joug colonial, ont observé une minute de silence. Après le traditionnel recueillement et le dépôt des gerbes de fleurs, Mohand Amokrane Ameur, secrétaire général de la Fondation colonel Amirouche a rappelé longuement le parcours du combattant de l'ALN et de meneur d'hommes que fut le colonel Amirouche (Aït Hamouda). L'orateur a rappelé les conditions difficiles dans lesquelles a grandi le colonel Amirouche qui était orphelin de père dès sa petite enfance, ce qui ne l'a aucunement empêché de devenir un grand et remarquable guerrier dont l'apport à la guerre d'Algérie relève du mythe et de la légende, même du temps où Amirouche était vivant. L'orateur a indiqué que, déjà à l'âge de 15 ans, Amirouche avait commencé à militer au Mouvement national, car il ne pouvait rester insensible à la cause de ses frères, en dépit de son jeune âge. Mais également, voyant les injustices que faisait subir le colon français au peuple algérien, Amirouche ne pouvait que se révolter. Bien avant le déclenchement de la révolution de Novembre, Amirouche s'était déjà distingué comme étant un militant hors pair, a ajouté l'intervenant. Amirouche est ainsi monté au maquis dès le premier jour de la révolution pour n'arrêter de combattre l'armée coloniale qu'une fois tombé au champ d'honneur les armes à la main, le 29 mars 1959 avec son compagnon d'armes, Si El Haouès. Amirouche fait partie des valeureux colonels que la wilaya de Tizi Ouzou a donné à la révolution à l'instar de Krim Belkacem, Ouamrane, Mohand Oulhadj... Il est né un 31 octobre à Tassaft Ouguemoun dans la wilaya de Tizi Ouzou. Juqu'au jour où il tomba au champ d'honneur, Amirouche constituait la hantise de l'armée coloniale, qui le surnommait le loup de l'Akfadou, tellement il avait le flair de la guerre et qu'il était insaisissable. Malgré son jeune âge, Amirouche a été choisi naturellement pour être le chef de la Wilaya III historique (la Kabylie). Pour parvenir à mettre la main sur Amirouche, l'armée ennemie avait dû mobiliser pas moins de 11.000 soldats ainsi que huit généraux et près d'une trentaine de colonels. C'était lors de l'opération dite Brumaire en mars 1958. Le colonel Amirouche est aujourd'hui l'un des symboles de la lutte de Libération nationale sur lequel a été écrit le plus grand nombre de livres, dont «Akfadou, un an avec le colonel Amirouche» de Hamou Amirouche, «Le colonel Amirouche, entre légende et histoire» de Djoudi Attoumi, «Amirouche, une vie, deux morts, un testament» de Saïd Sadi... Des dizaines de poèmes anonymes louant la témérité de Amirouche étaient déjà déclamés en choeur par les femmes, du temps même où Amirouche était dans les maquis de l'ALN. C'est donc un héros exceptionnel dont on s'est souvenu hier à Tassaft. Et dont les Algériens se souviendront toujours.